Avec environ 75 tenues, des accessoires (chapeaux, gants, souliers) ainsi que des photographies et des croquis d’atelier, l'exposition «  Balenciaga, magicien de la dentelle » permet de dresser un portrait de Balenciaga et offre un vaste panorama de sa création.

Une exposition en trois parties

La première salle « A la découverte des usages sociaux de l’après-guerre » est à mettre en relation avec l’histoire sociale et permet au visiteur de découvrir les types de tenues ornées de dentelle portées en fonction des heures du jour, et les différentes occasions de les revêtir, notamment en fin d’après-midi pour le cocktail, ou en soirée. Il pourra voir, par exemple, la robe dont l’écharpe cache le décolleté, adaptée au cocktail, qui répond aux exigences du soir une fois l’écharpe ôtée.

Balenciaga offre dès 1957 des vêtements modernes et néanmoins classiques qu’il traduit aussi en dentelle comme, par exemple, les robes sac et baby doll qui répondent à un nouveau besoin, celui de paraître jeune. Ce rôle avant-gardiste sera mis en valeur dans la partie intitulée « Balenciaga et la mode : un couturier moderne » . Si Balenciaga apparaît comme un précurseur, c’est parce qu’il a assimilé l’essence de chaque mode, européenne ou exotique, contemporaine ou ancienne.

Parmi ses sources d’inspiration, on peut citer les tableaux de Goya dont il reprend l’effet de léger dépassement de la dentelle en bordure des tenues et les ceintures roses à demi-cachées par les manteaux, et les tableaux du peintre espagnol Zurbaran pour créer des jupes « sculptées » en gazar, textile créé par le fabricant suisse Abraham.
Enfin, cette exposition serait incomplète sans une partie consacrée à la dentelle de Calais. En effet, pendant plus de 20 ans, de l’après-guerre à la fermeture des maisons Balenciaga en 1968, c’est la dentelle de Calais qui a servi à revêtir les riches clientes du couturier, et les stars de cinéma dont Marlène Dietrich.

Au fil du temps, les techniques de création ont évolué. A partir des années 50, les matériaux se sont renouvelés au profit de fils artificiels et synthétiques, les dentelles sont retravaillées, peintes à la main, brodées de fils de couleur, de strass et de perles, parfois même de paille et de raphia.

Cristobal Balenciaga

Né en 1895, à Getaria au pays basque espagnol, Cristobal Balenciaga aide, dans sa jeunesse, sa mère, couturière pour de grandes familles en villégiature. Après sa formation dans divers ateliers espagnols, et à Bordeaux, il ouvre sa première maison de couture à Saint Sébastien en 1917 et se met à acquérir à Paris des modèles de couturiers, tels Vionnet et Chanel, pour en étudier la coupe. Pendant près de vingt ans, Balenciaga fonde successivement plusieurs maisons de haute couture et de confection dont les dernières portent le nom d’Eisa en souvenir du patronyme de sa mère : Eizaguirre. Contraint à l’exil par la guerre civile, il ouvre en 1936 à Paris une maison de haute couture. Parmi ses innovations, on peut citer la ligne tonneau en 1947, la marinière et la ligne semi ajustée en 1951, la tunique en 1955, les robe-sac et baby-doll en 1957. En 1968, au sommet de sa gloire, il ferme ses quatre maisons, trois en Espagne et une à Paris. Il meurt en 1972.

La Cité de la dentelle et de la mode

Labellisé musée de France, xxxx La Cité de la dentelle et de la modeest construite au cœur d’une ancienne usine de dentelle typique du XIX^ème siècle. Ce nouveau musée de France présente, dans une scénographie originale, des collections exceptionnelles liées à l’histoire de la dentelle et de l’industrie calaisienne, à la création textile et à la mode en dentelle. Ces collections se déploient sur 2500 m2 réparties en cinq galeries où sont évoqués les savoir-faire et les techniques, l’histoire économique et sociale, les usages mais aussi les aspects les plus contemporains de la dentelle.

Une exposition reconnue d’intérêt national

Cette exposition a reçu le label "exposition d'intérêt national", attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, qui récompense chaque année les musées de France qui mettent en œuvre un projet d'exposition remarquable par sa qualité scientifique, ses efforts en matière de médiation culturelle et son ouverture à un large public.