Le scénario de l'exercice : un incendie menaçant les œuvres de la cathédrale d'Arras
Il est 14 heures le 26 septembre quand l’alerte est donnée à Arras (62) : un feu - fictif - s'est déclaré dans l’enceinte de la cathédrale et plus précisément au sein de la chapelle d'accueil.
L'exercice incendie visant à tester le plan de sauvegarde des biens culturels de la cathédrale d’Arras, la coordination interservices, et la participation des moyens publics de la commune, est lancé en présence de Hélène Girardot, directrice de cabinet du préfet du Pas-de-Calais, Philippe Rigaud, directeur du service départemental d’incendie et de secours du Pas-de-Calais, et Arielle Fanjas, directrice régionale adjointe des affaires culturelles des Hauts-de-France.
Les équipes du service départemental d’incendie et des secours du Pas-de-Calais (SDIS 62) pénètrent alors dans la cathédrale pour une reconnaissance des lieux.
En leur possession, de nombreux outils, aussi pratiques que technologiques : drone, caméra thermique, plans, balises ou encore masques à oxygène. Cette première approche vise à éviter tout risque de propagation et de maîtriser au mieux le début d’incendie.
Une fois le feu - fictif - circonscrit et éteint, le Plan de Sauvegarde des Biens Culturels (PSBC) est enclenché : il permet la coordination des interventions de sauvegarde. Le PSBC prévoit ainsi l'ordre mais également la nature des opérations relatives aux œuvres (évacuation ou protection), les moyens humains et matériels à chaque opération, considérant la matérialité des objets, leur état, leur situation dans l'édifice, leurs dispositions, poids, taille, leurs vulnérabilités mais également et évidemment leur valeur historique et culturelle.
« Cet exercice va permettre de confronter ce plan à la réalité afin d’identifier les points à améliorer. Nous sommes dans un exercice d’amélioration continu. »
Arielle Fanjas, Directrice adjointe des affaires culturelles des Hauts-de-France
L'exercice a ainsi concerné 14 œuvres : une moitié a été protégée sur place tandis que les sept autres ont été évacuées, constatées, conditionnées puis convoyées. Ce type d’exercice permet à toutes les équipes mobilisées, de s’assurer du bon déroulé du plan de sauvegarde, de vérifier la bonne coordination entre les parties et d'expérimenter la manipulation des objets d’arts par les équipes du service départemental d’incendie et des secours du Pas-de-Calais (SDIS 62).
A la cathédrale d'Arras, la mitoyenneté avec l’abbaye Saint-Vaast qui abrite le palais des Beaux-Arts d’Arras offre l'opportunité d'espaces de repli propices à l'accueil et au déplacement des œuvres mais permettant également le recours à une communauté de professionnels du patrimoine, capables d'assister au constat des œuvres et à leur conditionnement.
Qu'est qu'un Plan de Sauvegarde des Biens Culturels (PSBC) ?
Le plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC) est un document opérationnel, à disposition du personnel des établissements patrimoniaux et des services de secours, pour faire face, avec diligence et efficacité, à des situations de péril pour les biens d’intérêt patrimonial. Il répond à l’objectif de protection du patrimoine culturel rappelé dans le plan ORSEC départemental (article R 741-8 du Code de la sécurité intérieure) et permet de réagir collectivement à une situation de crise.
Le PSBC de la cathédrale d'Arras est un document conçu par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Hauts-de-France en lien avec les services de secours. Ce sont particulièrement deux services qui sont mobilisés : la Conservation Régionale des Monuments Historiques et l'Unité Départementale d'Architecture et du Patrimoine du Pas-de-Calais.
Ainsi, Simon Ducros, conservateur du patrimoine, Mathilde Méreau, conservatrice régionale adjointe des Monuments historiques, Franck Tétart, conservateur des Antiquités et des Objets d'Arts du Pas-de-Calais, et Stéphane Pilon, l’Architecte des Bâtiments de France (ABF), chef de l’UDAP du Pas-de-Calais, également Responsable Unique de Sécurité (RUS) de la Cathédrale ont particulièrement œuvré à la réalisation de ce document et étaient des acteurs de premier rang lors de l'exercice.
Il n'existe pas de PSBC type, pas d'avantage de PSBC figé : un tel plan comprend l'analyse des risques et des particularités d'un édifice et du patrimoine qu'il abrite. Il est également actualisé en permanence pour intégrer les retours d'expérience comme ceux nombreux recueillis lors d'un tel exercice.
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