Dédicacée le 14 juillet 1077 en présence de Guillaume le Conquérant, la cathédrale a abrité pendant des siècles la célèbre Tapisserie racontant les événements de la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie. La Tapisserie de Bayeux a été inscrite au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO en 2007. À cette cathédrale romane, dont subsistent aujourd’hui la crypte et les tours occidentales, ont succédé un édifice du XIIe siècle dont les arcades cintrées de la nef sont le témoin, puis une magistrale cathédrale gothique du XIIIe siècle, que nous pouvons encore admirer de nos jours. La tour centrale, après de nombreuses péripéties, ne fut, quant à elle, achevée qu’au milieu du XIXe siècle.
Un tel édifice suscite toutes les attentions du ministère de la Culture, qui en a la charge. Ainsi, la conservation régionale des monuments historiques de la direction régionale des affaires culturelles de Normandie, l’architecte des bâtiments de France, conservateur de l’édifice, et l’architecte en chef des monuments historiques veillent à son entretien, à sa réparation et à sa restauration. Depuis une quinzaine d’années, près de 10 millions d’euros ont été investis par l’État, tant pour son entretien, avec un budget annuel de l’ordre de 100 000 euros, que pour sa restauration. Les opérations de restauration les plus remarquables sont celles des couvertures et des parties hautes de la cathédrale pour 6 millions d’euros, de la bibliothèque du chapitre pour 820 000 euros, du beffroi de la tour nord pour 270 000 euros et de la façade du bas-côté sud de la nef pour 160 000 euros.
De l’élaboration du projet de restauration des maçonneries des parties hautes et des baies du transept, a germé l’idée de la création de vitraux contemporains pour ces baies. À l’instar des différentes époques qui ont marqué l’édifice,
cette intervention artistique contemporaine fait clairement entrer la cathédrale dans le XXIe siècle. Associant de nombreux experts, architectes, historiens, historiens d’art, en concertation avec les représentants de l’Église et de
la ville de Bayeux, le ministère de la Culture a défini les conditions de cette intervention artistique pour en diligenter la commande sur l’ensemble des huit baies du transept.
C’est à l’issue d’une procédure ouverte au niveau européen que le choix s’est porté sur la proposition de Véronique Joumard, pour son audace, sa modernité, sa rareté.
Sachant intégrer les données traditionnelles de fabrication et d’usage des vitraux, l’artiste ose tirer une exploitation nouvelle et délicate de matériaux contemporains.
À court terme, débuteront les travaux de mise en accessibilité de la cathédrale pour un montant estimé à 380 000 euros. Tous ces travaux permettent également de perpétuer le savoir-faire des restaurateurs des différents
corps de métiers attachés aux cathédrales : maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs, couvreurs, maîtres verriers, peintres, campanistes et bien d’autres encore.
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