La protection au titre des monuments historiques n’est pas un label mais une servitude d’utilité publique fondée sur l’intérêt patrimonial d’un bien, qui s’évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques.

Statue Notre-Dame-de-France à Ancretiéville-Saint-Victor Seine-Maritime

La statue Notre-Dame de France est une statue religieuse, ex-voto moderne commandé par le curé de la paroisse en 1946, en remerciement de la réalisation de son vœu que soit épargné son village et ses habitants lors de la seconde guerre mondiale. Placée en pleine campagne, à l’entrée du village, la statue revêt aussi un intérêt public de commémoration de ce conflit. Elle a été réalisée par le sculpteur Carlo Sarrabezolles selon la technique novatrice qu’il a mis au point : la taille directe du béton en prise. Cette statue s’insère ainsi dans son œuvre prolifique, à la fois classique et moderne, et peut être vue comme l’un des points d’aboutissement de ses recherches.

Charles Marie Louis Joseph Sarrabezolles dit Carlo Sarrabezolles nait à Toulouse en 1888. Diplômé des Beaux-Arts de Toulouse et de Paris sa carrière prend son essor dans l’entre-deux guerres. Selon les critiques, qui considèrent la maîtrise de la forme et du rythme dont il fait preuve, ainsi que son goût pour l’Antique et l’Histoire, Carlo Sarrabezolles est l’un des derniers représentants du classicisme en sculpture. Il se situe ainsi dans la lignée de Maillol et surtout Bourdelle dont il poursuit l’idéal de discipline et de maîtrise tout en conservant la fonction narrative ou didactique de la sculpture. Parmi ses grandes réalisations sont remarquables les décors de l’ambassade de France à Belgrade et le clocher de l’église de Villemomble où il expérimente pour la première fois la taille directe du béton en prise.

Université de Rouen – INSA, groupe Physique des matériaux à Rouen Seine-Maritime

Le Laboratoire de Groupe de physique des matériaux tient ses origines dans 3 laboratoires fondés à la fin des années 1960, suite à la création de l’université de Rouen en 1966 : laboratoire de rayons X, laboratoire de microscopie électronique, laboratoire de microscopie ionique LMI.

Ce dernier est fondé par le Pr Jean GALLOT, qui exploite une technologie encore confidentielle à l’époque, la microscopie ionique, qui permet de réaliser des images d’échantillons de matériaux à l’échelle atomique. L’ensemble se compose de 15 objets dessinés au laboratoire, usinés par les techniciens de l’atelier de la faculté, et appartenant à trois générations d'instruments du laboratoire (la sonde atomique linéaire, la sonde atomique linéaire intermédiaire de type Poshenrieder et la sonde tomographique).

L’instrument originel est une sorte de prototype permanent, qui a vécu une vingtaine d’années en étant modifié au gré des avancées technologiques dans les domaines de la cryogénie, de l’électronique et de l’informatique. Le premier modèle s’est vu dépassé à la fin des années 1990 par le développement d’un nouveau type de sonde atomique dite tomographique qui permet la reconstruction en 3D du matériau analysé. Cette performance scientifique et technique est saluée par la communauté scientifique.

La sonde atomique de l'Université de Rouen est ainsi la première sonde française de ce type. Elle a été construite dans les laboratoires de cette jeune université lui offrant une renommée scientifique et permettant aux membres du laboratoire d’obtenir de nombreux prix et distinctions dans un domaine pointu. Cet ensemble dédié à la recherche scientifique, avant de prétendre à une application industrielle, n’a pas d’équivalent. Dessiné et usiné sur place, cet ensemble participe de l’histoire de l’Université de Rouen et s’inscrit, au-delà, dans les avancées technologiques du 20^e siècle.

Cet ensemble a été inscrit au titre des monuments historiques. Du fait de son grand intérêt, tant historique que scientifique, la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture a également prononcé un vœu de classement de cet ensemble, vœu qui sera débattu lors d’une prochaine séance de la commission nationale du patrimoine et de l’architecture.

Qu’est-ce qu’une protection de monument historique ?

À partir des critères définis, les commissions régionales du patrimoine et de l'architecture (CRPA) et la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA) formulent des avis sur les demandes de protection. Sont susceptibles d’être protégés (classement ou inscription) les immeubles ou parties d’immeubles, bâtis ou non bâtis (jardins, grottes, parcs, vestiges archéologiques et terrains renfermant de tels vestiges) et les objets mobiliers (meubles par nature ou immeubles par destination, comme les orgues).

La protection procure les avantages suivants :

• Mention dans les documents de communication diffusés par le ministère de la Culture ;
• Possibilité d'obtenir une signalisation routière spécifique portant le logotype ;
• Autorisation d'utiliser le logo sur tous les documents de communication et de signalétique ;
• Obligation d’une prise en compte dans la définition des plans locaux d’urbanisme (PLU) ;
• Possibilité d'avantages fiscaux et d'aide pour les travaux

En 2021 en Normandie (liste) :