Le Château d’Arques la Bataille
Actuellement à l'état de ruine, ce château féodal situé à quelques kilomètres au sud de Dieppe domine depuis un éperon rocheux la vallée de la Béthune et de l'Eaulne par son imposante silhouette affirmant ainsi sa position stratégique.
Il a été construit entre 1040 et 1053 par Guillaume de Talou, pour asseoir sa rébellion face à son neveu le Duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, futur Guillaume le Conquérant. La construction fut renforcée et complétée par un donjon vers 1123 par Henri Ier Beauclerc.
Cette place forte fut l'objet de tractations, décrites dans différents traités, notamment entre Richard Cœur de Lion, Jean Sans Terre et Philippe Auguste. L'édifice évolua au cours des siècles et en particulier au XVème siècle pour s'adapter à l'artillerie. En 1589, les canons d'Henri IV installés dans la forteresse permirent au béarnais de décimer l'armée de la Ligue menée par le duc de Mayenne. C'est cette bataille qui donna son nom définitif à la commune où débute le fleuve côtier l’Arques.
Déclaré impropre au service du roi vers 1708, il est livré progressivement à la démolition en faveur de Monsieur de Clieu pour construire son manoir Duchigny, puis aux religieux et aux habitants de la ville. Devenu ruine « romantique », Madame Reiset achète le bien en 1836 pour le sauver d'une ultime destruction, donnant ainsi son nom à la tour située au cœur de l’enceinte féodale. Continuellement menacé, l’État en fit l'acquisition et classa ses ruines, y compris les fossés monument historique par liste de 1862. Il fut l’objet d'études d'architectes dont Viollet le Duc. Lieu de garnison de l'armée allemande pendant la deuxième guerre mondiale, le château d'Arques-la-Bataille devint un musée à ciel ouvert libre de visite après le départ du gardien dans les années 70. Il fut fermé à la visite au début des années 2000 pour cause de sécurité.
Le château est entouré d’un fossé sec (profil en V) d'une profondeur de 15 à 20 mètres. De plan ovoïde, il est composé de deux cours délimitées par des murs de courtine. Ces élévations sont ponctuées de neuf tours de formes variées et de contreforts. L’accès se fait au nord par une porte avec herse menant à la première cour. Cet avant-corps cadré de quatre tours rondes ne représente qu'un tiers du plan et protège l'accès au cœur du château. On accède ensuite à la seconde cour par une tour-porte quadrangulaire de 3 arches appelé porte primitive. L’une des arches est ornée d'un bas-relief inauguré en 1889 par Monsieur Reiset (fils de), représentant Henri IV à cheval en commémoration de la bataille d'Arques. Cette seconde cour est dominée à son extrémité sud-ouest par le donjon, tour-maîtresse de plan carré dont la hauteur devait atteindre quarante mètres. Une tour semi-circulaire permettait de sortir de l'enceinte par le pont de secours et une barbacane triangulaire.
Action culturelle
Atelier Arques la Bataille © Laurine Courtois
Pour la première fois depuis plus de 15 ans, le 28 juin dernier, des élèves de CE1 revenaient donc sur les traces de ce château médiéval. L’accueil des écoliers s’est étalée durant toute la matinée (9h00-11h45).
Grâce à un travail en amont, menée en classe par une ancienne stagiaire de l’UDAP et étudiante en architecture, chaque groupe a pu faire le tour du chemin de ronde pour mettre en pratique la lecture archéologique abordée avec leurs enseignants. Les enfants ont pu découvrir l’histoire de ce lieu par une visite du château et la réalisation d’un petit chantier de maçonnerie en silex et brique. L'atelier de maçonnerie a été réalisé avec l'aide d’un maçon de Normandie Rénovation qui œuvre actuellement à la restauration de la porte primitive.
Promenade chemin de ronde d’Arques la Bataille @ Laurine Courtois
Malgré la chaleur adoucie par l’air marin et l’ancienneté du lieu, il n'y a eu aucun incident ou accident ; seulement des bons souvenirs !!!
Avec la participation de Diane Dufeu (Conservation régionale des monuments historiques), de Nicola Coulthard et Eric Follain (Service régional de l’archéologie ) Mathieu Balourdet (Education artistique et action culturelle), Laurine Courtois et Eric Bigot (unité départemental de l’architecture et du patrimoine 76 )et de Lola Anquetil (Ecole nationale supérieure d’architecture de Normandie ).
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