Exercice incendie à la cathédrale de Sées
A la tombée de la nuit vendredi 6 octobre, une nuée de pigeons a fui les toitures de la cathédrale de Sées dans l'Orne, tandis que de la fumée s'échappait des combles, à la faveur d'un exercice incendie organisé conjointement par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Normandie et le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Orne.
Sous l'œil attentif de l'architecte des bâtiments de France (responsable de la sécurité de l'édifice), de l'adjoint au secrétaire général de la préfecture de l'Orne, du technicien des bâtiments de France et du conservateur des monuments historiques, la gendarmerie et une cinquantaine de pompiers venus de plusieurs casernes du département ont participé à un exercice "surprise" de grande ampleur à la cathédrale de Sées.
Peu après 19h, une dizaine de véhicules de pompiers ont ainsi pris position autour de l'édifice, dont deux grandes échelles. Cet exercice a été l'occasion de prendre la mesure des difficultés d'accès et de stationnement des véhicules de secours autour de l'édifice, de se familiariser avec l'édifice et ses trésors, et enfin de mettre à l'épreuve les colonnes sèches et l'approvisionnement en eau au cœur de la cité sagienne en arrosant les toitures de la nef.
L’exercice a pris fin vers 21h30 et a permis à la DRAC et au SDIS d’identifier les points à améliorer pour réagir efficacement face au risque d’incendie (crédits photos Pierre Taillefer).
La cathédrale de Sées
Une première cathédrale a été édifiée en 440, puis détruite par les invasions normandes. L'édifice a été reconstruit plusieurs fois au cours des XIe et XIIe siècles. Elle a été à nouveau détruite en 1174 par un incendie, puis reconstruite au siècle suivant. Le choeur a été achevé à la fin du XIIIe siècle. Suite aux destructions de la guerre de Cent Ans, l'édifice a été réparé au cours du XVe siècle. Les contreforts ont été mis en place au XVIe siècle. Des travaux de restauration ont été entrepris avant la Révolution, puis par Victor Ruprich-Robert en 1849.
Renforcement du plan "sécurité des cathédrales"
Le ministère de la Culture a consacré en 2021 et 2022 plus de 167 millions d’euros aux cathédrales, dont 25 millions d’euros dédiés à leur sécurisation. Ces efforts ont commencé à porter leurs fruits : 20 cathédrales ont atteint le niveau de sécurité «élevé » soit 6 de plus qu’en 2020 et 61 cathédrales ont atteint le niveau de sécurité réglementaire, 5 de plus depuis 2020.
En Normandie, les cathédrales dont se charge la DRAC (Rouen, Bayeux, Evreux, Coutances, Sées) répondent aux exigences réglementaires à des degrés divers.
En 2023, une amplification du plan « sécurité cathédrales » a été annoncée par la ministre de la Culture, Rima ABDUL MALAK, comprenant de nouvelles actions comme l’installation généralisée de caméras thermiques dans les cathédrales, la mise en place de dispositifs pour améliorer de la sécurité en période de travaux, la suppression des installations électriques à risques, l’approfondissement des audits de sécurité et sûreté et l’appui d’experts externes, auprès des DRAC, pour accompagner les Architectes des bâtiments de France dans leur rôle de responsable unique de sécurité.
En tout ce sont 220 millions d’euros dédiés aux cathédrales depuis 2021 dont 40 millions d’euros qui sont consacrés aux travaux de restauration et 12 millions d’euros pour la sécurité incendie en 2023.
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