La restauration en cours sur la cathédrale de Reims concerne les couvertures de la toiture du chœur.
Un chantier de 18 mois, d'un montant de 1 615 732 € HT, financé par l'Etat, sous maîtrise d'ouvrage de la DRAC Grand Est et sous maîtrise d'oeuvre de Lionel Dubois, architecte en chef des monuments historiques.

Les bombardement de la Première Guerre mondiale avaient laissé la cathédrale de Reims partiellement ruinée. Toutes les couvertures en plomb de l'édifice datent de 1927, date à laquelle la toiture a été entièrement refaite, sous la direction de l'architecte Henry Deneux, à qui l'on doit la charpente en béton armé de la cathédrale.

Régulièrement entretenue depuis, la couverture a néanmoins montré des signes de faiblesses, lorsque, en 2010, un pan de couverture s'est mis à glisser.
Après les travaux de restauration d'urgence réalisés, un diagnostic général des couvertures a permis de fixer des priorités d'intervention sur les autres parties fragilisées, ainsi que la programmation, échelonnée, des travaux de remplacement et de consolidation à prévoir pour l'ensemble des couvertures.

L'opération actuelle sur les couvertures du chœur s'inscrit dans la première phase qui concerne les travaux prioritaires.
D'une durée de 18 mois, elle est programmée jusqu'en mars 2018.
Un échafaudage impressionnant, de 40 mètres de hauteur, permet d'atteindre le chantier et de travailler à l'abri des intempéries.

Découverte du chantier en images

Dépose de la couverture en plomb

39 tonnes de plomb ont été déposées. Le plomb, envoyé dans une fonderie en Angleterre, sera refondu afin d'être réutilisé. Il sera livré sous forme de "tables", des plaques de plomb d'environ 140 kg, de 0,75 m sur 2,5 m, pour les plus grandes, qui seront posées sur le versant.
Au total 80 tonnes de plomb seront nécessaires pour la restauration du choeur, le plomb neuf fourni sera chimiquement le même que le plomb d'origine.

Lors de la pose, les tables seront repliées à l'intérieur et posées en quinconce, afin d'augmenter l'étanchéité et permettre une meilleure fixation, le tout sera ensuite fixé par une bande de cuivre et des clous de cuivre ou d'inox.

Remplacement du voligeage

Le voligeage (les planches de bois sur lesquelles était fixé le plomb) a été retiré, et sera refait totalement à neuf, l'essence de bois retenue est le sapelli.
La charpente en béton est mise à nu, ce qui permet d'admirer le travail réalisé par les restaurateurs du début du XXe siècle, qui on réalisé cette charpente en béton sur le modèle classique de la charpente en bois.

Henri Deneux, l'architecte de la reconstruction, a repris un procédé inventé au XVIe siècle par Philibert de l'Orme (1514?-1570).

La charpente en béton armé mise à nu

La charpente est conçue à partir de planches "normalisées" en béton armé, reliées, notamment, par un système de clavette en bois et de clés en ciment. Un niveau de complexité rarement atteint depuis. Henri Deneux s'est inspiré des charpentes en bois pour réaliser le process, les planches en béton armé étaient numérotées, pour faciliter la pose.

 

Toutes les attaches, clous... sont retirés et les trous, les fissures rebouchées.

Consolidation du béton

La mise à nue a révélé des problèmes d'infiltration. La ferraille a fait exploser le béton à certains endroit. Un cabinet d'étude a été missionné afin de déterminer les éventuelles fragilités du béton. Les planches trop abîmées seront remplacées, selon un protocole qui est en cours d'étude.

Photographies : DRAC Grand Est