Des archéologues de la société Eveha (Etude et valorisations archéologiques) ont mené, de décembre 2012 à début février 2013, une fouille archéologique dans le centre ville de Châlons-en-Champagne, en plein cœur de la ville antique et médiévale.
L’objectif de cette fouille préventive, située dans une zone archéologiquement sensible, en bordure de la voie romaine (actuelle rue de la Marne) et au bord de la rivière le Nau, était de rassembler des informations sur l’occupation des berges de la rivière, aujourd’hui canalisée sous la rue Lochet.
Le diagnostic préalable, prescrit par la Direction régionale des affaires culturelles de Champagne-Ardenne, avait révélé les berges médiévales et, du côté de la rue Herbillon, quelques niveaux gallo-romains, une période très peu documentée pour le centre historique de Châlons.

L'EPOQUE MEDIEVALE ET MODERNE

Sur le site, ont été mis au jour, pour la période médiévale, des pieux en bois qui ont servi à l’aménagement des berges au XIVe siècle (date donnée par une étude de dendrochronologie d’un des pieux), ainsi que des morceaux de murs, des remblais, des puits et enfin des restes de caves, datées, avant étude, du XIVe ou du XVIIe siècles. La céramique médiévale et antique, trouvée dans la cave et sur l’ensemble du site, donnera des éléments de datation plus précis.

 Les activités humaines étaient tournées vers l’artisanat, comme l’indique la présence de plusieurs puits, et vraisemblablement de boucherie, au vu des nombreux ossements mis au jour et des traces de découpes constatées sur les os. L’archéozoologue précisera la datation et les espèces des animaux. La proximité de la rivière fait également penser à une activité de tannage.

L'OCCUPATION GALLO-ROMAINE

Sous les remblais de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne, les archéologues souhaitaient vérifier l'existence d'aménagements romains des berges. Un décapage mécanique, puis manuel, a permis d’obtenir une coupe stratigraphique de 3 mètres de haut. Son étude, par un géomorphologue, apportera des données sur les différents niveaux d’occupation et d’abandon, liés aux activités humaines. 

L’ensemble du matériel récolté sera étudié en laboratoire, la céramique, mais également les mollusques par exemple, qui apporteront des informations sur l’évolution du milieu aquatique depuis l’époque gallo-romaine. Autant de données qui permettront de guider les prochaines prescriptions archéologiques.