La Pietà Herzog est une grande sculpture en bois polychrome, datée de la fin du XIVe siècle. Issue de la collection de l’historien et érudit colmarien Emile Herzog, elle fut offerte par sa famille à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul de Colmar, où elle est conservée depuis.
La protection Monuments historiques
Remarquée en raison de sa grande qualité, mais également d’un médiocre état de conservation, elle a été présentée devant la commission départementale des objets mobiliers. Cette commission paritaire, réunit, sous la présidence du préfet de département, des représentants de l’Etat, des collectivités, des associations et des spécialistes. Un avis unanime a été émis quant à son inscription au titre des Monuments historiques, et proposé une mesure plus rare pour un objet mobilier, de portée nationale : le classement.
Suite à un nouvel avis unanime de la commission nationale des monuments historiques le 9 juin 2015, elle a alors été classée par arrêté de la Ministre de la Culture et de la Communication le 27 octobre 2015.
Un processus de restauration accompagné par la DRAC
L’œuvre a alors fait l’objet d’un diagnostic préalable à sa restauration. En liaison avec Louis-Napoléon PANEL, conservateur des monuments historiques, et grâce à l’assistance scientifique de Mme Pantxika De Paepe, conservatrice du Musée Unterlinden de Colmar, M. Pierre Larchères, président du conseil de fabrique et maître d’ouvrage de l’opération, a confié les travaux à Mme Anne Gérard-Bendelé, restauratrice spécialisée. La DRAC a alors délivré une autorisation de travaux, sitôt le classement notifié, le 9 novembre 2015. Elle a également participé au coût de la restauration au taux maximum de 40%.
La restauration s’est déroulée en atelier, à Montigny-lès-Vesoul. L’œuvre a retrouvé l’église Saint-Vincent-de-Paul à l’automne, dans une nouvelle présentation, réalisée par Delphine Larchères, architecte d’intérieur.
Elle a été inaugurée le 30 octobre 2016 par le père Jean-Marie Bottais, curé de la paroisse affectataire, en présence des acteurs du projet, dont Mme Anne-Marie Herzog, représentant la famille du donataire. Par un heureux hasard de circonstance, cette dernière avait d’ailleurs retrouvé dans son grenier, durant les travaux, les doigts du Christ présumés perdus.
Sans être la plus ancienne des Pietà conservées en Alsace, cette œuvre de grande qualité, inattendue dans une église de la seconde reconstruction, a désormais retrouvé sa grâce et sa gravité originelles.
Une opération phare parmi la trentaine de restauration d’objets classés réalisées en 2016 dans les deux départements alsaciens.
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