Décernés le 17 octobre, les Grands Prix de littérature dramatique ont été attribués à Mohamed El Khatib pour "Finir en Beauté" et, côté jeunesse, à Nathalie Papin pour "Léonie et Noélie". En saluant les deux lauréats, Audrey Azoulay s’est réjouie de la "vitalité" et du "dynamisme" de l’édition théâtrale.

La passion des écritures théâtrales

« Une évidence ». C’est ainsi que Robin Renucci a salué le nouveau « format » de l’édition 2016 des Grands Prix de littérature dramatique qui ont été décernés le 17 octobre au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, à Paris. La cérémonie de remise des prix proprement dite était précédée – c’était la nouveauté – par une lecture d’extraits des huit textes finalistes par des élèves du Conservatoire. Une manière de mettre sur un pied d’égalité l’ensemble des textes finalistes, dont la « grande qualité » a été soulignée par Catherine Dan, directrice de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon et présidente du jury. Une manière, également, de mettre en avant la dimension spécifique de ces écritures théâtrales, qui se lisent autant qu'elles se jouent. Une manière, enfin, de souligner, avec Claire Lasne-Darcueil, directrice du CNSAD, le rôle de « défricheur » du Conservatoire. Ne s’agit-il pas de faire découvrir des textes contemporains à travers les voix – en l’occurrence, celles des talentueux Marilou Aussilloux, Manika Auxire, James Borniche et Roman Jean-Elie – des acteurs de demain ?

La dimension spécifique de ces écritures théâtrales, qui se lisent autant qu'elles se jouent

Une dynamique à encourager

Succédant à Michel Vinaver, Joël Pommerat ou Pascal Rambert, les lauréats 2016 des Grands Prix de littérature dramatique sont Mohamed El Khatib pour Finir en Beauté (les Solitaires intempestifs) et, pour la version jeunesse du prix, Nathalie Papin pour Léonie et Noélie (l’Ecole des Loisirs). Deux auteurs qui démontrent la bonne santé de la littérature dramatique, tant du point de vue de la créativité que de celui de l’édition. Preuve en est, selon Gwenola David, directrice de Artcena, le « foisonnement des propositions éditoriales, avec 73 textes reçus en 2016 pour le prix ». Si ce dynamisme est avéré, il faut, selon Audrey Azoulay, continuer à « encourager les écritures théâtrales », l'un des moyen d'expression privilégiés de notre modernité. « C’est la raison pour laquelle le ministère de la Culture et de la Communication a créé, en 2005, le Grand Prix de littérature dramatique. Depuis 2015, un prix Jeunesse est venu s’y ajouter à la suite de l'opération La Belle Saison. Les deux prix sont financés par la direction générale de la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication », a-t-elle précisé, ajoutant qu’elle tenait à « saluer les nombreux auteurs qui ont présenté cette année des textes pour ces deux prix et les éditeurs qui défendent avec passion cette littérature pour le théâtre ».

Grands Prix de littérature dramatique : les lauréats 2016

> La ministre de la Culture et de la Communication a félicité les lauréats du Grand Prix de Littérature dramatique 2016 et du Grand Prix de Littérature dramatique Jeunesse 2016 : « Le texte de  Mohamed El Khatib, Finir en Beauté, publié aux Éditions Les Solitaires intempestifs, porte, par une écriture polyphonique d'une grande sensibilité, un récit d'une force dramatique magistrale tout en pudeur et en humour ». Finir en beauté a été créé le 1er octobre 2014 au festival international des arts et des écritures contemporaines, à Marseille, dans une mise en scène de l’auteur.  « Quant au second texte primé, Léonie et Noélie de Nathalie Papin, publié à L’École des loisirs, il s’agit d’un texte à la fois dense et sensible qui raconte la belle histoire de deux sœurs jumelles sur un toit au-dessus du monde des adultes ». Les lauréats de ces Prix ont reçu chacun une dotation de 4000 euros. Ils bénéficieront également d’un accompagnement tout particulier d’ARTCENA.

> les six autres textes finalistes :

Grand Prix de Littérature dramatique :
La Baraque, d'Aiat Fayez, L'Arche éditeur
Des cow-boys, de Sandrine Roche, Les éditions théâtrales
Et dans le trou de mon coeur, le monde entier, de Stanislas Cotton, Lansman éditeur
Seuls les vivants peuvent mourir, d'Aurore Jacob, Editions Théâtre Ouvert

Grand Prix de Littérature dramatique Jeunesse :
Münchhausen ?, de Fabrice Melquiot, L'Arche éditeur
Stroboscopie, de Sébastien Joanniez, Les éditions théâtrales