Selon une enquête récente, 86 % des diplômés de l’enseignement supérieur culture ont trouvé un débouché à l’issue de leur formation. Un résultat très encourageant alors que Fleur Pellerin lance de nouvelles pistes pour la professionnalisation des jeunes diplômés.

Atout. 86 % des diplômés de l’enseignement supérieur culture ont trouvé, trois ans après la fin de leurs études, un emploi, et huit diplômés sur dix exercent une activité dans le champ de leur diplôme. Ces deux résultats, issus d’une étude du département des études, de la prospective et des statistiques (Deps) sur l’insertion des diplômés de la culture, sont une illustration particulièrement convaincante de la bonne santé de celui-ci. Aujourd’hui, pour un jeune désirant trouver un emploi dans le secteur culturel, le fait d’avoir suivi une formation au sein du réseau des établissements de l’enseignement supérieur culture constitue donc un atout majeur. L’étude révèle aussi, de façon significative, qu’une très large majorité d’actifs diplômés de l’enseignement supérieur culture « s’épanouissent dans leur vie professionnelle ». Selon la chercheuse Anne Darras, conceptrice de l’étude, « ils sont 86% à déclarer que « leur activité leur permet de se réaliser professionnellement », dont 41% approuvent « tout à fait » cette proposition ».

Aujourd’hui, pour un jeune désirant trouver un emploi dans le secteur culturel, le fait d’avoir suivi une formation au sein du réseau des établissements de l’enseignement supérieur culture constitue un atout majeur

Disparités. Pour autant, ces résultats positifs ne doivent pas dissimuler de réelles disparités selon les filières. Ainsi, dans le secteur de l’architecture, le taux d’insertion professionnelle, qui se maintenait à un niveau particulièrement élevé avant la crise de 2008, s’est fortement dégradé ensuite, tout en restant à un très bon niveau. Tout autre son de cloche pour le secteur des arts plastiques. Dans cette filière, l’étude relève une insertion plus faible que celle des jeunes architectes, mais en progression en 2014. Enfin, dans la filière du spectacle vivant, si le taux d’activité reste élevé et stable depuis la première enquête réalisée fin 2009, les conditions d’emploi varient d’une discipline à l’autre, notamment entre les étudiants de la filière musique et les étudiants de la filière spectacle (théâtre, danse, marionnette, etc).

Pistes. La question de la professionnalisation de l’enseignement supérieur culture est une question-clé pour Fleur Pellerin. Preuve en est l’importance qu’a revêtu cette problématique lors des Assises de la jeune de création lancées par la ministre de la Culture et de la Communication. Le 30 octobre 2015, à Lyon, Fleur Pellerin est revenue, lors des Assises nationales des écoles d’art, sur les pistes qu’elle préconise pour la professionnalisation des étudiants de la filière culture. « La professionnalisation passe, bien entendu, au sein des écoles, par une meilleure information, sur les droits d’auteur ou la commande publique, sur les dispositifs qui existent pour soutenir la création artistique ou sur la création d’entreprise. (…) Elle passe aussi par de nouveaux lieux et de nouveaux dispositifs pour mettre aux jeunes créateurs le pied à l’étrier, des lieux qui pourraient revendiquer le titre d’atelier du XXIe siècle. J’ai donc lancé un appel à projets (…) pour développer des incubateurs, des pépinières et des Fablabs au sein des écoles. Les 27 lauréats ont été sélectionnés [ils ont été présentés le 12 octobre 2015]. De plus, nous soutiendrons la création de lieux intermédiaires, qui seront à la fois des espaces de travail, de vie et de service partagés, et faciliteront l’échange entre les artistes et la création collective. Nous développerons le compagnonnage pour encourager la transmission des compétences après la formation. Nous soutiendrons [aussi] l’accès aux résidences d’artistes. Pour le ministère, c’est un engagement sans précédent».

Une insertion professionnelle qui diffère selon les filières

C’est l’un des enseignements de l’étude réalisée par Anne Darras. Si l’auteur qualifie de « bons » les résultats globaux de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur culture, les modalités d’accès à l’emploi diffèrent largement selon les filières :

> selon l’étude, les jeunes architectes ont en 2014 des emplois stables (71 % des actifs sont salariés contre 29 % qui exercent leur activité en tant qu’indépendants), bien rémunérés (en moyenne 23 900 euros net annuels en 2014) et centrés sur leur cœur de métier ;

> les diplômés des arts plastiques ont des formes d’emploi plus précaires. Ils sont un sur deux à être salarié, dont près de la moitié (46%) sous contrat à durée déterminée, tandis que 50 % exercent leur activité en indépendant ;

> si les diplômés de la filière musicale sont très majoritairement salariés du secteur public (69%) et ne comptent que 16% de bénéficiaires du régime de l’intermittence, ils sont 88% à bénéficier de ce régime spécifique de protection sociale parmi les diplômés des arts du théâtre, du cirque et des marionnettes. Dans la filière du spectacle, les rémunérations moyennes sont également plus faibles que dans les autres filières (17 200 euros nets annuels).

Rappelons que l’enseignement supérieur relevant du ministère de la Culture et de la Communication compte une centaine d’établissements dispensant des formations dans les domaines de l’architecture, de l’art, du spectacle, du patrimoine et du cinéma. Ces établissements supérieurs délivrent 44 diplômes de fin de cycle. Parmi les 5 500 étudiants sortants qui ont obtenu l’un de ces diplômes en 2011, l’enquête concerne ceux qui sont entrés dans la vie active.

A lire > L'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur culture,par Anne Darras, collection « Culture Chiffres », département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et de la Communication, 2015