Rendez-vous incontournable de la création, la Foire internationale d'art contemporain (FIAC), qui est inaugurée le 18 octobre à Paris par Françoise Nyssen, a mis en place plusieurs dispositifs destinés à renouveler le public de l'art contemporain.
Elle était hier exclusivement représentative du marché de l'art parisien ; elle est aujourd'hui un symbole de la vitalité de la création contemporaine en France. Pour en arriver là, la Foire internationale d'art contemporain (FIAC), qui se tient du 19 au 22 octobre, à Paris, a dû conforter son statut de rendez-vous incontournable de tous les amateurs d'art.
Pour cela, elle bénéficie aujourd'hui du soutien de Françoise Nyssen, qui veut faire de la France "une place forte de l'art contemporain". "Nous devons soutenir la notoriété de nos artistes à l'étranger, mais aussi accueillir davantage d'artistes étrangers en France", a détaillé la ministre de la Culture dans un entretien au mensuel Beaux-Arts, en rappelant que le marché français ne représente que 4% du marché mondial de l'art.
La FIAC doit montrer et expliquer la création au plus grand nombre pour renouveler le public de l'art contemporain
Proposer, montrer, expliquer
La FIAC a également su accompagner, depuis une dizaine d'années, l'intérêt d'un public élargi, qui souhaite aller plus loin que les simples réactions de curiosité, voire de scandale, suscitées par la création contemporaine. Pour combler cette attente et rendre plus accessible un art réputé difficile ou obscur, la FIAC a intensifié ses actions en direction d'un plus large public. "Nous voulons renouveler le public de l'art, l'ouvrir au plus grand nombre", a assuré Jennifer Flay, directrice de la FIAC, au Journal du dimanche.
Pour parvenir à cet objectif, une seule exigence : il faut montrer et expliquer la création au plus grand nombre. C'est ce que fait, cette année encore, la FIAC, avec le concours d'institutions partenaires. Les parcours hors-les-murs permettront d'admirer le travail du Suédois Erik Dietman, de l'Américain Jim Dine ou du Français Claude Viallat au Jardin des Tuileries, de l'Allemande Katinka Bock au musée Eugène-Delacroix, d'Oscar Tuazon place Vendôme, de l'Autrichien Erwin Wurm, du Chinois Wang Wei ou du Catalan Antoni Tapiès sur l'avenue Winston-Churchill, qui sépare le Grand Palais du Petit Palais. Mention particulière pour le Centre Pompidou qui accueille deux oeuvres emblématiques sur son parvis : le Domestikator du Néerlandais Joep Van Lieshout et les statues de Renzo Piano et Richard Rogers, les concepteurs du Centre, par le Français Xavier Veilhan.
Enfin, pour démocratiser l'accès à la création contemporaine, la FIAC a renouvelé son partenariat avec l’École du Louvre. Pour cette édition, ce sont 140 jeunes médiateurs de l’École du Louvre qui feront partager leurs connaissances et leur enthousiasme à tous les visiteurs de 15h à 17h30. Cette opération exceptionnelle de médiation culturelle s'inscrit dans les actions d'application pratique des enseignements dispensés à l'École du Louvre. Véritable exercice de terrain encadré par des enseignants, les équipes de l'École et de la FIAC, ce projet a rencontré les années précédentes un réel succès auprès d'un large public de visiteurs, dont plus de 500 000 visiteurs l'an passé.
Françoise Nyssen : "Soutenir la notoriété des artistes français à l'étranger"
Faire de la France "une place forte de l'art contemporain" et soutenir "la notoriété de ses artistes à l'étranger" : telles sont les ambitions de Françoise Nyssen pour relancer la scène artistique française. Dans un entretien au magazine Beaux-Arts, la ministre de la Culture, qui va inaugurer mercredi 18 octobre la Foire internationale d'art contemporain, a présenté les différents aspects de sa démarche : d'une part, "soutenir la notoriété de nos artistes à l'étranger", et d'autre part, "accueillir davantage d'artistes étrangers en France", car "les ponts sont toujours à double sens". Pour développer la présence française, la ministre veut "accroître la visibilité des professionnels français dans les foires ou les biennales contemporaines", "faire émerger de nouveaux rendez-vous incontournables en France pour offrir aux artistes une vitrine supplémentaire de rayonnement" et "développer les résidences d'artistes à l'étranger", à l'instar de la Villa Kujoyama à Kyoto ou la Villa Médicis à Rome, grâce notamment au mécénat. Autre sujet : améliorer le statut des artistes. Pour la ministre, il est "nécessaire" de se pencher sur "les conditions de travail des artisans-auteurs dont beaucoup demeurent en situation de grande précarité". "Nous devons réfléchir avec eux à leur protection sociale; à leur insertion professionnelle; à leur cadre de travail ; à l'accompagnement de leur trajectoire au long cours", a-t-elle ajouté.