A partir du 20 mars, le château de Chambord retrouve ses jardins à la française, au terme d’un projet de restitution de grande ampleur et après 7 mois de travaux.

Une restitution d’envergure

Imaginés sous Louis XIV, réalisés sous Louis XV, puis disparus dans l’entre-deux-guerres, les jardins à la française du château de Chambord renaissent aujourd’hui au terme d’importants travaux. Restitués tels qu’ils avaient été créés au XVIIIe siècle, ils occupent six hectares et demi, avec plus de 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes délimitant les bordures, et 18 874 m² de pelouses. Situés au pied du château, dans un terrassement dessiné pour Louis XIV, les jardins ont été réalisés au XVIIIe siècle selon un dessin datant de 1734. Ils mettent en majesté la façade du château assurant la transition entre le monument et la forêt. L’espace occupé par le château et les jardins s’organise en quatre carrés, celui du château constituant la base, les trois autres « carrés » formant les jardins. Les parterres de gazon, plates-bandes, alignements et quinconces d’arbres ou charmilles ont été restitués dans leur forme et leurs dimensions d’origine. Les allées et contre-allées ont également retrouvé leur emplacement du XVIIIe siècle. Les essences des jardins à la française ont été choisies dans le respect de la restitution historique mais aussi dans une logique de préservation de l’environnement.

Restauration des jardins à la française de Chambord

Une démarche scientifique

Le domaine national de Chambord a fait le choix d’une restitution authentique des seuls jardins structurés et achevés qu’ait connu le site et réalisés au milieu du XVIIIe siècle. 16 années de recherches documentaires, prospections géophysiques et archéologiques, études paysagères et architecturales, ont permis de rétablir au plus juste les tracés des parterres, des allées ou des quinconces d’arbres du milieu du XVIIIe siècle. De 2003 à 2014, des recherches historiques sont menées et compilent des archives, plans et représentations figurées des abords du château. Ces documents ont révélé plusieurs étapes d'aménagement entre les années 1680 et les années 1745-1750. Leur étude a permis de tracer les grandes lignes du jardin du milieu du XVIIIe siècle et d’orienter les prospections archéologiques. Des sondages archéologiques menés entre 2013 et 2014 ont été approfondis en 2016 par des fouilles menées par l’INRAP. Puis, les travaux de restitution des jardins ont débuté en août 2016 pour s’achever 7 mois plus tard. Enjeu à la fois patrimonial, historique, esthétique et paysager, ce projet d’envergure a été validé sur le plan scientifique par la commission nationale des monuments historiques en janvier 2015.