Les 8, 9 et 10 octobre 2020, les auditeurs de la première session se sont retrouvés à Lille, Tourcoing et Cambrai, afin de mesurer comment, sur le territoire des Hauts-de-France, les différents acteurs des politiques culturelles coopèrent.
La matinée s’est déroulée à la DRAC des Hauts-de-France et c’est ensuite la Gare Saint Sauveur qui a accueilli les auditeurs et auditrices pour l’après-midi.
L’ouverture de la session, par Frédérique Boura, Directrice adjointe des affaires culturelles a permis de saisir les enjeux et défis culturels associés à ce territoire.
S’en est suivie une table ronde au sujet de l’Education Artistique et Culturelle (EAC), en présence de Valérie Cabuil, rectrice de la région académique Hauts-de-France, Eric Le Moal, ancien directeur du pôle Publics-territoire et industries culturelles de la DRAC, ainsi que Luc Maurer et Delphine Prignot venus présenter l’EAC dans l’enseignement agricole. La pluralité des points de vue et des expériences exprimées a permis d’appréhender les enjeux d’une politique contractuelle à l’échelle régionale.
L’après-midi a été consacrée à la nécessité de repenser nos manières d’habiter le territoire aujourd’hui, dans une perspective de développement culturel durable et soutenable. François Andrieux, directeur de l’École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille a présenté de nombreux projets alliant prise en compte du territoire et de son histoire, et réhabilitation durable. Le projet Habiter 2030, vainqueur du Solar Decathlon Europe 2019 a notamment marqué les esprits. Cette thématique est au coeur de la visite de l’exposition les Usages du Monde, réalisée dans le cadre de Lille Métropole 2020, Capitale mondiale du Design. Grâce aux explications du commissaire d’exposition Mathieu Bertheloot, les auditeurs et auditrices ont pu découvrir plus de 40 initiatives promouvant le lien social afin d’accroître la résilience des territoires. L’ensemble de ces exemples a permis de conclure la journée autour d’un échange sur les communs, entre Marc Drouet, Directeur Régional des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, François Andrieux et Simon Givelet du Collectif Zerm, qui à ce jour occupe de manière transitoire le couvent des Clarisses, situé à Roubaix.
Cette première journée a ainsi mis en lumière la nécessité de tisser des liens entre les différents secteurs culturels afin d’ancrer les politiques culturelles dans une pratique et une dynamique de territoires.
La deuxième journée s’est articulée autour de trois lieux : La Maison Folie Wazemmes, le Fresnoy à Tourcoing et le Labo à Cambrai. Cette journée a été l’occasion de découvrir des installations uniques en leur genre et reconnues sur le territoire, tout en s’interrogeant sur les liens entre création, patrimoine et public.
Olivier Sergent, directeur de la structure et Antoine Fenoglio, membre des Sismo ont emmené les auditeurs et auditrices à la découverte de la Maison Folie et de l’exposition POC Prendre Soin dans le cadre de Lille Métropole 2020, Capitale Mondiale du Design. Les POC (proof of concept) mettent en lumière des initiatives locales destinées à améliorer le Care, c’est-à-dire la qualité de vie des personnes (santé, éducation, transport, alimentation). L’intervention de Caroline Naphegyi, directrice des programmes de cet évènement a également donné du relief à cette problématique, amenée à s’insérer au cœur des politiques culturelles. Pour clore cette matinée, un moment suspendu, entre poésie et comique nous a été proposé par Gilles Defacques, actuel directeur du Prato, Théâtre International de Quartier – Pôle National Cirque.
C’est ensuite le Fresnoy, Studio national des arts contemporains qui a accueilli la session autour d’une table ronde concernant les nouveaux outils de création numérique. Stéphanie Robin, administratrice du Fresnoy et Eric Prigent, coordinateur pédagogique création numérique ont présenté les spécificités de l’école et son insertion dans le champ de la production audiovisuelle. Ce dialogue a été enrichi par la présence de Godefroy Vujicic, directeur de Pictanovo et Laurent Tricart, directeur de l’innovation de Plaine image, deux acteurs majeurs de la filière dans les Hauts-de-France. Pour compléter cette discussion, les participants ont pu visiter l’ensemble du site : du plateau de tournage au laboratoire photo, en passant par les salles de post-production.
La journée s’est ensuite terminée au Labo de Cambrai, lieu culturel innovant, réunissant tout à la fois une médiathèque, un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine et un laboratoire des sciences. David-Jonathan Benrubi, directeur du lieu et auditeur de cette session a présenté les grands enjeux de cet équipement au sein de l’agglomération du Cambrésis. Son équipe aura su donner toutes les clés d’interprétations aux auditeurs, leur permettant notamment d’être au contact de livres anciens et médiévaux dont la célèbre apocalypse de Cambrai.
Le samedi matin a été l’occasion pour les groupes de travail de se retrouver afin de finaliser les rapports, d’élaborer une stratégie de présentation et de faire un point d’étape avec l’équipe du CHEC.
C’est donc le dernier module de cette toute première session qui vient de s’achever avant la restitution des groupes de travail le 6 novembre, point d’orgue de ce Cycle des Hautes Etudes de la Culture.