M. Patrick RAUDE, directeur du développement des médias, a rendu public le 1er juillet, au cours d’une conférence de presse, le bilan synthétique 2004 de la presse française produit par le département des statistiques, des études et de la documentation sur les médias de la DDM.

Cette publication Info-Médias, disponible en ligne, retrace l’évolution de la presse écrite en 2004 (recettes des éditeurs et chiffres d’affaires des grandes familles de presse) et commente ces évolutions.

Unique baromètre en temps réel de la situation économique de la presse, Info-Médias actualise les Tableaux statistiques de la presse publiés chaque année par la DDM.

L’évolution de l’activité de la presse écrite en 2004

Au cours de l’année 2004, les recettes « presse » des éditeurs de la presse écrite se sont élevées à 10,51 milliards d’euros, en progression de 1,5% (+160 millions d’euros). Cette légère amélioration est exclusivement due au redressement des recettes publicitaires des titres (+3,6%), car leurs recettes provenant des ventes de produits de presse (ventes au numéro et ventes par abonnement) sont exactement restées à leur niveau de 2003 : 6,02 milliards d’euros.

Compte tenu d’une progression de 1,6% des prix du PIB en 2004, le volume du chiffre d’affaires de la presse écrite a stagné sous le double effet d’une croissance de 2,0% de ses recettes publicitaires et d’une baisse de 1,6% de ses ventes de produits de presse.

Pourtant, l’environnement économique de la presse française en 2004 a été plus favorable qu’en 2003. La croissance économique générale s’est accélérée : le volume du PIB a cru de 2,3% au lieu de 0,8% ; la consommation des ménages a progressé de 2,0% (en volume) et le marché publicitaire s’est retourné à la hausse après trois années consécutives de baisse.

Progression de 12,7% du chiffre d’affaires de la presse gratuite

C’est surtout la presse gratuite (d’annonces et d’information) qui a profité de cette embellie. Alors qu’en 2004 les recettes publicitaires de la presse écrite ont augmenté de 160 millions d’euros, 90 millions sont à mettre à l’actif de la presse gratuite contre 70 millions pour la presse payante. L’année dernière, la véritable inconnue était de savoir à qui profiterait la reprise du marché publicitaire quand celui-ci reprendrait quelques couleurs. La réponse en 2004 fut limpide.

En particulier, la presse gratuite d’annonces dont le chiffres d’affaires stagnait depuis une dizaine d’années a connu une augmentation de 10,2% de ses recettes en 2004 (+70 millions d’euros). Avec des recettes en progression de 20 millions d’euros, la presse gratuite d’information poursuit son expansion. Toutefois, ses recettes (47 millions d’euros) ne représentent encore que 3% des recettes publicitaires encaissées par les quotidiens nationaux, régionaux et locaux d’information générale et politique.

Progression de 0,7% du chiffre d’affaires de la presse payante

Compte tenu de la hausse des prix, le chiffre d’affaires de la presse payante a une nouvelle fois diminué en valeur réelle à l’occasion de l’année 2004 (-0,9%). En dépit d’un environnement économique plus favorable qu’en 2003, la presse payante française se situe encore en phase descendante de cycle en 2004. Cette situation est d’abord imputable à une nouvelle contraction des ventes au numéro (-3,0% en volume) à l’œuvre depuis plusieurs années. La crise des ventes au numéro s’observe dans l’ensemble des compartiments de la presse payante en 2004, mais elle est particulièrement aiguë dans la presse magazine.

Pour une large part, la chute des ventes au numéro a été compensée par une forte progression des ventes par abonnement. Ces évolutions opposées confirment une tendance de moyen terme au sein de la presse payante. Il s’ensuit que la part des ventes par abonnement dans le total des ventes augmente continuellement depuis une quinzaine d’années, passant de 30% en 1990 à 38% aujourd’hui.

D’un compartiment à l’autre de la presse payante, les évolutions observées en 2004 ont été contrastées.

  •  La presse nationale d’information générale et politique a enregistré une progression minime de 0,5% de son chiffre d’affaires. Dans ce segment de presse, les quotidiens nationaux ont mieux traversé l’année que les magazines d’information générale qui, pour la quatrième année de suite, ont connu une nouvelle baisse de leur chiffre d’affaires.
  •  Le chiffre d’affaire de la presse locale d’information générale et politique a continué de progresser (+2% en valeur, +0,4% en volume). Ce segment de la presse écrite a pu limiter l’érosion de ses ventes tout en bénéficiant pleinement de la reprise du marché publicitaire ; ses recettes provenant de la publicité commerciale et des petites annonces ont augmenté de 3,5%.
  •  La presse magazine est celle qui a été la plus affectée, avec une baisse de 0,7% de son chiffre d’affaires. Les ventes au numéro qui sont sa première source de revenu ont chuté de 2,7%. La bonne santé de la presse magazine de la seconde moitié des années 1990 semble remise en cause depuis l’an 2000 avec notamment de mauvaises ventes au numéro en 2002 et 2004.
  •  Pour la presse spécialisée technique et professionnelle, 2004 est bien l’année de la reprise après deux années de sévère contraction. Son chiffre d’affaires a progressé de 3,2% (+1,6% en volume). Cette embellie est d’abord imputable à une reprise de 5,2% de ses ventes par abonnement et secondairement à une reprise toutefois moins accentuée de ses recettes publicitaires.

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