C’est au musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon, où il fut conservateur dès sa création en 1966, qu’il a construit et nourri tout son parcours. Il a piloté au début des années 1970 la réinstallation des collections dans le bâtiment conçu par Bernard Zehrfuss avec qui il avait noué une fructueuse collaboration. Il deviendra à partir de 1999 conservateur des musées archéologiques de Lyon et Saint-Romain-en-Gal, puis directeur du pôle archéologique du Conseil général du Rhône jusqu’à son départ en retraite dans les années 2000.
C’est en tant que directeur de la circonscription des antiquités historiques de la région Rhône-Alpes de 1979 à 1989, qu’il menait en parallèle de son poste de conservateur de grand musée, puis en tant que chargé de mission d’inspection générale de l’archéologie au ministère de la Culture jusqu’en 1995, qu’il a toutefois apporté sa plus importante contribution à l’archéologie tant régionale que nationale.
Porteur d’une vision novatrice fondée sur le constat que l’archéologie encore largement bénévole ne pouvait plus faire face aux destructions massives de patrimoine générées depuis les années 1960 par les grands travaux, il pose d’emblée la sauvegarde du patrimoine comme une composante à part entière des travaux d’aménagement.
Comprenant que la crédibilité de l’intervention des archéologues repose sur leur capacité à intervenir le plus en amont possible des travaux, à maîtriser les délais et à s’engager sur les coûts des chantiers, il met en place dès sa nomination en Rhône-Alpes des mécanismes contractuels de financement des fouilles par les aménageurs et s'appuie sur de jeunes archéologues auxquels il offre une professionnalisation. L’archéologie préventive - le nom et la fonction - était née. Ces pratiques vont se diffuser progressivement jusqu’à la promulgation de la loi de 2001 sur l’archéologie préventive.
Tout autant soucieux de développement de la recherche et de sauvegarde du patrimoine archéologique que de professionnalisation de la discipline, il forme nombre d’archéologues qui vont à partir des années 1980 venir étoffer les services régionaux de l’archéologie et construire l’archéologie nationale contemporaine.
Il développe une collection – les Documents d’archéologie en Rhône-Alpes - destinée à diffuser le plus largement les résultats des recherches régionales. Il reste lui-même impliqué dans la recherche au travers de publications consacrées principalement à Lyon antique.
Partout où il a servi, Jaques Lasfargues a marqué autant par son professionnalisme exigeant, ses idées novatrices et pragmatiques, ses capacités de conviction et sa personnalité forte.
Le ministère de la Culture adresse à sa famille, ses proches et anciens collègues et amis, ses plus sincères condoléances.
Cliché Inrap.
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