Intitulée « L’entreprise engagée : nouvelles frontières de la RSE et du mécénat », l’étude analyse l’articulation entre ces deux outils distincts mais tous deux au service de l’intérêt général.
Responsabilité sociale des entreprises et mécénat : deux outils similaires mais pas identiques
Dans le contexte économique actuel, où les acteurs du secteur privé sont de plus en plus attentifs à leur impact social, la RSE constitue un élément crucial de la politique des entreprises. Cela est d’autant plus vraie qu’elle a été rendue obligatoire d’un point de vue légal.
Alors que certaines entreprises considèrent que le mécénat n’est qu’une modalité de la RSE, d’autres font une distinction plus marquée. La RSE émane d’une logique endogène, et se rapproche souvent du domaine de l’activité de l’entreprise. Le mécénat, bien qu’il relève également de la notion d’intérêt général, est exogène car il concerne souvent des sphères éloignées de l’expertise de l’entreprise.
Le risque décelé par l’étude est l’émergence d’une notion d’intérêt général qui séparerait des causes rentables – relevant du domaine d’expertise de l’entreprise et confiées à la RSE, avec un important budget – et celles non rentables – laissées au mécénat, avec moins de ressources.
Une forte dynamique de convergence
Dans toutes les entreprises analysées, les auteurs de l’étude constatent que le mécénat et la RSE se rapprochent, dans un souci d’efficacité. L’étude montre également que le mécénat est l’outil le plus adapté pour permettre aux entreprises une insertion plus positive dans son environnement social.
Par ailleurs, du fait de son impact financier moins important, le mécénat apparait comme un précieux moyen d’expérimentation – avec de nouveaux partenaires ou dans de nouveaux domaines –, ce qui en fait un allié précieux à la politique de RSE.
Des enjeux à prendre en compte dans le débat
Les auteurs de l’étude concluent en affirmant que « mécénat et RSE convergent autour d’un point d’équilibre intégrant les enjeux internes de l’entreprise, source de cohérence et d’expertise, et les enjeux externes de la société, garantie d’utilité sociale ».
Tout en saluant la vitalité du débat sur la question, les auteurs formulent les recommandations suivantes:
- Éviter d’octroyer à la RSE l’exclusivité des sujets économiquement pertinents
- Garder une frontière marquée entre les activités lucratives et celles non lucratives
- Mettre en place des référentiels communs, consolider et systématiser l’évaluation de l’engagement des entreprises
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