Une évolution sans précédent de la philanthropie
Selon la Fondation de France, qui a publié son Baromètre annuel de la philanthropie le 7 avril dernier, la pandémie n’a pas entamé le dynamisme du secteur philanthropique. En effet, malgré celle-ci, le désir d’engagement pour l’intérêt général a progressé.
En effet, en 2021, le taux de croissance du nombre de fondations et de fonds de dotation continue de progresser : plus 1 point de hausse en 2020 (5%) et 2021 (6%). Cette croissance est portée avant tout par le développement des fondations abritées et des fonds de dotation qui représentent les trois quarts des structures philanthropiques en France. Cette tendance témoigne de la force de l’engagement privé pour l’intérêt général pendant cette période de pandémie.
En vingt ans, si le nombre de fondations reconnues d’utilité publique (FRUP) a augmenté de façon modérée, la progression du nombre des fondations abritées et des fondations d’entreprises est particulièrement significative. Ainsi, le nombre de fondations abritées a triplé en vingt ans, passant de 571 en 2001 à 1589 aujourd’hui. Également, le nombre des fondations d’entreprise a connu une très forte croissance, passant de 67 à 433 en 2021. Aussi, les fondations d’entreprise sont six fois plus nombreuses aujourd’hui qu’il y a vingt ans.
Créée en 2008, les fonds de dotations, eux, ont connu une très forte croissance les faisant passer de 0 en 2008 à 2163 en 2021.
Comment expliquer cette évolution ?
- L' évolution du cadre fiscal et juridique : plusieurs lois ont assoupli ce cadre législatif permettant l’engagement des particuliers et des entreprises. (Loi n°2003-709 du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations ; la loi n°2007 – 1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat ; la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de notamment.)
- Le développement de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à partir de la fin des années 2000 a vraisemblablement joué un rôle moteur dans la croissance des fondations d’entreprise. En effet, la complémentarité entre les approches RSE et la philanthropie explique un engagement favorable de la part des entreprises de façon globale et cohérente pour l’intérêt général.
- Un statut de fondation abritée avantageux. Il permet en effet de bénéficier d’un accompagnement tant juridique que méthodologique et ainsi de mutualiser les expertises et les coûts.
- Un poids économique important. En près de 20 ans, les dépenses et les actifs des fondations ont été multipliés par 4. Ainsi, on passe de 8 milliards d’euros d’actifs et 3,1 milliards d’euros de dépenses en 2011 à 32 milliards d’euros d’actifs et 11,9 milliards d’euros de dépenses en 2020.
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