Quel est le point commun entre les vernis de violons de Stradivarius, des fossiles du Crétacé, les peintures rupestres de la grotte Chauvet, un tableau de Mondrian, la Vénus de Milo, les céramiques sigillées gallo-romaines, les scories du site de Bibracte ? Ce sont des matériaux du patrimoine qui ont été caractérisés avec une finesse inégalée grâce à l’utilisation de techniques scientifiques de pointe.
Depuis une quinzaine d’années, le déploiement de nouveaux instruments de physique (synchrotron, faisceau d’ions, laser, etc.) a bouleversé les sciences du patrimoine. Développer l’accès à ces instruments, créer de nouvelles méthodes, mettre en place de nouveaux outils, marier les informations quantitatives issues de ces instruments avec les informations qualitatives (photographies, carnets de note, rapports de restauration, conservés dans les musées et les institutions culturelles), identifier les meilleures techniques pour la conservation ou la restauration de ces objets, tels sont les principaux objectifs de la future infrastructure de recherche européenne E-RIHS.
Une infrastructure européenne pour les sciences du patrimoine
L’infrastructure E-RIHS (European Research Infrastructure for Heritage Sciences) vise à développer et soutenir la recherche dans toutes les disciplines impliquées dans les sciences du patrimoine. Elle met donc en place une approche résolument interdisciplinaire impliquant aussi bien l’archéologie, l’anthropologie, l’histoire, l’histoire de l’art, la paléoanthropologie, la paléontologie, pour ce qui a trait aux thématiques, la conservation et la restauration des objets culturels, la physique et la chimie pour ce qui relève des instruments, les mathématiques et les Humanités numériques pour le traitement des données.
Favoriser l’accès, la création de nouvelles méthodes et la formation
E-RIHS favorisera l’accès transnational à des ressources (quantitatives et qualitatives) issues de différentes plateformes européennes. En parallèle, elle développera aussi bien des activités de formation, inscrites dans des cursus académiques ou bien sous la forme d’écoles d’été, que des activités de dissémination et de valorisation auprès du grand public.
Une reconnaissance européenne - vers une infrastructure d’intérêt global
En 2015, 12 pays européens,l’Allemagne, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque et le Royaume-Uni,ont manifesté leur intérêt à monter cette infrastructure.
Le 10 mars 2016, l’ESFRI (European Strategy Forum for Research Infrastructures) a annoncé l’inscription d’E-RIHS sur la feuille de route des infrastructures européennes. E-RIHS est donc appelée à se doter d’une structure juridique lui permettant de mettre en œuvre ces activités sur le moyen et long terme (création prévue en 2022). En parallèle, le développement des collaborations internationales sera poursuivi, E-RIHS ayant en effet vocation à devenir une infrastructure d’intérêt global.
Les participants français
L’infrastructure française, inscrite ce jour sur la feuille de route nationale, regroupe à l’heure actuelle une dizaine d’entités du CNRS, du ministère de la Culture et de la Communication, des Universités, du Muséum national d’histoire naturelle, de l’Inria et la Fondation des Sciences du Patrimoine.
Mme I. Pallot-Frossard (C2RMF, Paris) et M. L. Bertrand (IPANEMA, Paris-Saclay) ont été désignés par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour assurer la coordination de la participation française à E-RIHS.
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