Luis Torreão, artiste et pédagogue en mime corporel, directeur de la compagnie Hippocampe
Intimement lié à la grande figure du mime Etienne Decroux, son esprit de recherche lui permet d’aller toujours plus loin dans la transmission.
Metteur en scène, acteur et professeur de mime corporel, diplômé d’État d’enseignement du théâtre, Luis Torreão dirige la Compagnie Hippocampe et son école depuis douze ans.
Venu à l’art assez tardivement, après un long cursus universitaire qui lui a forgé un état d’esprit résolument tourné vers la réflexion, Luis Torreão s’intéresse d’abord au cinéma. Puis, il s’inscrit à des cours de mime, presque par hasard, entraîné par ses amis de l’époque.
Il se forme au mime corporel à Paris et aux États-Unis grâce à l’enseignement de Thomas Leabhart, (disciple du maître mime Etienne Decroux) et devient son assistant entre 1997 et 2003. C’est à ses côtés que Luis Torreão se frotte directement à l’expérimentation, dans une pratique quotidienne du mime corporel où la transmission et la recherche sont omniprésentes.
« Dans le cadre du mime corporel, c’est une technique et une façon de faire le théâtre » précise Luis Torreão. Il est intimement lié à la figure de référence d’Etienne Decroux et la transmission orale est très importante. Mais pour l’artiste, il ne faut surtout pas oublier qu’on monte sur scène pour faire de l’art, pas pour montrer une technique.
« La recherche en art est essentielle, elle sert à ne pas stagner, à faire évoluer l’artistique. On part de l’héritage pour le mener plus loin. On a tendance à vouloir figer la transmission, c’est une erreur. Etienne Decroux lui-même, ne faisait jamais deux fois la même chose. » détaille Luis Torreão. C’est toujours l’esprit de recherche qui anime l’artiste. Avec cette envie d’apprendre toujours aussi présente qu’à ses débuts, il y a vingt ans.
Ses partenaires de recherches sont intimement liés à sa compagnie Hippocampe et forment un noyau solide autour de lui, animés par le même désir d’évolution de cette pratique artistique encore méconnue qu’est le mime corporel. A l’image de Jean-Marie Pradier, professeur émérite de l’université Paris 8 et qui a accompagné le master recherche de Luis sur l’ethno-scénologie.
« Le mouvement corporel, c’est comme la musique, il y a plein de courants artistiques » précise Luis Torreão. Il confie volontiers que la principale difficulté reste la méconnaissance du public parfois car le mot « mime » peut faire peur. Un combat de tous les jours qu’il mène avec ferveur.
Luis Torreão travaille actuellement sur la mise en ligne de modules de travail autour du mime corporel. Ce partage devrait permettre de rendre accessible à tous les publics son travail de recherche.
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