Pour la première fois, un forum spécifique sur l'accessibilité culturelle est proposé pour faire connaître le rôle de la "réunion des établissements culturels pour l'accessibilité". Quels sont les enjeux d'une telle rencontre ?
La Réunion des établissements culturels pour l’accessibilité (RECA) a 15 ans. Elle a été constituée à la demande du ministère de la Culture le 28 mars 2003, afin de proposer des mesures concrètes visant à améliorer l’accueil des personnes handicapées dans les établissements culturels. Pilotée par Universcience, elle regroupe actuellement 32 établissements franciliens pour l’essentiel, sous la tutelle du ministère de la Culture, mais aussi d'autres ministères ou encore de collectivités territoriales.
Cette année 2018 marque un virage dans le fonctionnement de la RECA. Après une action essentiellement centrée sur un travail inter-établissements, ses membres souhaitent désormais dialoguer davantage avec les personnes en situation de handicap et les personnes relais qui les accompagnent. Je me réjouis de cette initiative, proche de celle portée par les établissements de la mission « Vivre ensemble ». Tout au long de cette journée, les participants pourront échanger avec les référents Handicap des établissements présents sur leur stand. Des temps de présentations, ainsi que des ateliers/débats seront également proposés.
L’enjeu principal de ce premier forum est de créer les conditions d’une rencontre, d’informer les personnes en situation de handicap et leurs accompagnateurs, sur la qualité et la pluralité de l’offre qui leur est destinée au sein de la RECA. Il s’agit en particulier, grâce aux ateliers, d’informer et d’inciter les relais – professionnels du secteur du Handicap - à organiser des projets culturels.
La politique du ministère vis à vis des personnes en situation de handicap est claire : elles doivent pouvoir accéder aux lieux culturels, aux œuvres, aux pratiques artistiques et culturelles et aux métiers des arts et de la culture
Informer et proposer des outils pour la mise en œuvre de projets culturels figurent parmi les ambitions du forum. En quoi cette dimension pratique est-elle fondamentale pour les différents acteurs ?
L’objectif qui doit tous nous animer est de rechercher la participation de tous à la vie culturelle. Et cet objectif, j’en suis convaincue, ne peut s’atteindre que dans la mesure où la vie culturelle sait faire une place à chacun et s’engage dans une démarche inclusive.
Ce forum constitue avant tout un espace de dialogue entre les professionnels de la culture, les personnes en situation de handicap et les relais sociaux et associatifs du secteur du handicap. Il s’agit de communiquer sur l’offre existante afin de dépasser les a priori du "ce n’est pas pour moi" et d’accompagner les relais en leur donnant des clés qui leur permettra de construire leur projet culturel. Ces derniers sont souvent démunis face à nos grandes institutions.
Aussi, selon leurs particularités, les ateliers vont les aider, grâce à des interventions croisées mobilisant les professionnels de la culture et du secteur du handicap, à matérialiser différents types de projets, depuis la sortie culturelle ponctuelle au partenariat inscrit sur le long terme. Je suis persuadée que ces temps de rencontres suscitent des envies, créent de l’émulation et participent à la modification des pratiques.
Depuis plusieurs années, le ministère de la Culture s'engage de façon volontariste en faveur de l'accessibilité. Quelles sont les prochaines étapes de cette mobilisation ?
Le ministère de la Culture a ancré de longue date son action avec les personnes en situation de handicap et leurs associations représentatives dans une démarche participative. Nous sommes le seul ministère à disposer d’une instance de dialogue avec les personnes en situation de handicap et leurs représentants : la Commission nationale « Culture et Handicap », créée dès 2001. Il faut écouter les bénéficiaires, les comprendre et construire avec eux. Les plus grandes avancées en matière de participation des personnes en situation de handicap à la vie culturelle se sont faites de cette manière.
Trois exemples peuvent être cités :
> Le premier concerne l’accessibilité à deux types d’œuvres : le livre, d'une part, avec la mobilisation des professionnels du secteur et des associations représentatives des personnes handicapées pour le développement d’une édition numérique nativement accessible ; le spectacle vivant, d'autre part, avec l’intensification de notre action auprès du réseau de diffusion du spectacle vivant labellisé avec la reconduction en 2019 du fonds d’1M d’€ permettant l’équipement des salles en matériel d’accessibilité (audiodescription, sous-titrage, boucle magnétique) et le développement de la programmation d’œuvres accessibles ;
> le deuxième concerne, l’accès à l’information avec l’actualisation à venir du Baromètre de l’accessibilité des sites internet des établissements publics sous la tutelle du ministère de la Culture ;
> le troisième concerne l’accès aux métiers de la culture pour les jeunes en situation de handicap qui le souhaitent au sein des établissements nationaux d’enseignement supérieur sous la tutelle du ministère de la Culture.
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