SAUMADE Frédéric. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1994, 272 pages, ISBN 978-2-7351-0587-8

   Dans la corrida classique, d'origine andalouse, le taureau est mis à mort. Dans la course camarguaise, les règles proscrivent son exécution ; il est traité comme un héros qui porte les valeurs de la collectivité. À partir d'études de terrain effectuées en Andalousie et en Camargue, l'auteur met au jour toute la cohérence qui, au-delà de la différence des jeux d'arènes et des techniques d'élevage, relie ces pratiques.

   Dans les deux cas, le bovin sauvage apparaît comme une métaphore de la société. L'homme entre en contact avec la bête afin d'établir avec elle un dialogue traduit dans le rite et le langage tauromachiques. Cette relation est considérée selon une double temporalité : celle de l'histoire, constitutive de la mythologie taurine, et celle qui suit et répète le cycle des saisons. Ainsi se révèlent une éthique traditionaliste et des aspirations modernes exprimées dans le spectacle urbain des arènes.

Frédéric Saumade est professeur des universités (Université d’Aix-Marseille), rattaché à l'Idemec - UMR 7307 (Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative). Ses recherches sont orientées par l’axe thématique des «cultures du sauvage» dans les spectacles, la politique et la littérature modernes, la confrontation ritualisée de l'homme et de l'animal dans la tauromachie et, à partir de cette dernière voie épistémologique, la confrontation des cultures européenne et méso-américaine dans le contexte métissé du Mexique.