Discours et textes fondateurs
EXTRAIT DU DISCOURS PRONONCÉ PAR AURÉLIE FILIPPETTI À L'OCCASION DE LA CLÔTURE DES PORTES DU TEMPS, À LA CITÉ DE L'HISTOIRE DE L'IMMIGRATION LE 31 AOUT 2012
Annoncé pendant la campagne comme l’une des priorités culturelles de François Hollande, la généralisation de l’Éducation Artistique et Culturelle est un grand chantier national mobilisateur pour trois raisons :
• parce que le développement de la sensibilité et de la capacité d’accès aux œuvres et au patrimoine est un enjeu démocratique reconnu et partagé par l’État et les Collectivités Territoriales,
• parce que le développement des talents et de la créativité est un enjeu d’éducation et de formation central dans un pays moderne,
• parce que le développement de la pratique artistique et culturelle va de pair avec la capacité individuelle d’émancipation et la dynamique collective du vivre ensemble.
Ce chantier qui mobilise mes collègues de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports et de la vie associative mais d’autres services de l’État encore, sera coordonné par le ministère de la Culture et de la Communication.
Il est aussi un enjeu partenarial essentiel entre l’État et les collectivités territoriales, les expériences réussies ces 20 dernières années ayant montré que la voie de la généralisation passe par la territorialisation, et la contractualisation.
Ce chantier, pour réussir, doit enfin associer le milieu professionnel des arts et de la culture, ainsi que les associations d’éducation populaire, et plus largement les milieux socio-éducatifs.
Ma méthode sera progressive et pragmatique.
Elle partira du terrain, se fondera sur la concertation, s’inspirera des « bonnes pratiques », valorisera la contractualisation. Le schéma national se déploiera à partir de la rentrée 2013.
Je souhaite favoriser un accès de tous les jeunes à l’art et la culture et favoriser un parcours d’Éducation artistique et culturelle pour tous les jeunes.
Mon objectif prioritaire est que chaque enfant puisse bénéficier de parcours artistiques et culturels, à l'école et se prolongeant sur tous ses temps de vie.
La concertation nationale sera lancée dans les prochaines semaines, je veillerai à associer tous les partenaires publics, tous les acteurs. J’ai la conviction qu’il est possible et nécessaire de répondre aux attentes de tous et de traduire concrètement aujourd’hui sur tous les territoires cette grande ambition d’une généralisation de l’EAC.
Dorénavant, il faut que les parcours d’EAC soit inscrits dans le parcours de chaque jeune. Ces parcours ne répondent pas à des modèles type mais ils sont nécessaires à tous car ils contribuent à l’intégration sociale tout en faisant partie de la construction de l’individu.
C’est le sens de l’engagement que j’ai pris lors de ma prise de fonctions « œuvrer pour que tous les enfants de France aient accès à ces merveilles de l’art et de la culture, à cette ouverture sur la curiosité des belles choses du monde ».
Éduquer à l’art, donner le goût des belles choses, c’est en quelque sorte s’exercer à choisir de conduire sa vie, c’est donc, comme l’écrit Hannah Arendt, « humaniser le monde » : le gout est la faculté politique qui humanise réellement le beau et crée une culture… Une personne cultivée devrait être « quelqu’un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé ».
EXTRAIT DU DISCOURS PRONONCÉ PAR FRANÇOIS HOLLANDE LORS DE LA REMISE DU RAPPORT DE CONCERTATION LE MARDI 9 OCTOBRE À LA SORBONNE
L'école du futur c'est une école accueillante. L'éducation culturelle, artistique et scientifique s'inscrit dans cette perspective. C'est un enjeu pédagogique car l'éveil artistique valorise les enseignements traditionnels. C'est un enjeu d'épanouissement, de confiance et de fierté de l'élève pour lui-même. L'objectif, c'est de pouvoir à la fin de la mandature avoir été capable de généraliser les programmes d'éducation culturelle de la maternelle à la terminale.
EXTRAIT DU RAPPORT DE LA CONCERTATION EDUCATION NATIONALE
Une éducation culturelle, artistique et scientifique pour tous
L’engagement de l’État, garant de l’égalité, est indispensable au plus haut niveau pour refonder une éducation culturelle, artistique et scientifique qui non seulement prenne toute sa place au sein des enseignements dispensés mais qui permette également à chaque élève de profiter d’un parcours riche, équilibré et cohérent en ce domaine, notamment tout au long de la scolarité obligatoire.
L’éducation culturelle participe en effet d’une École qui encourage, qui valorise les réussites, qui contribue à l’estime de soi et qui construit de la confiance ; une École du jeu et du plaisir ; une École de la diversité des situations d’apprentissage et des émotions esthétiques.
Prendre pleinement en compte la dimension culturelle dans chaque programme d’enseignement et dans le socle commun. Redéfinir en conséquence la place et le contenu de l’enseignement de l’histoire des arts. Éviter les notations chiffrées au profit d’une valorisation des travaux et des projets.
Rendre possible des regroupements d’horaires pour offrir des plages plus longues d’éducation culturelle et de mise en oeuvre de projets à l’initiative des équipes dans le cadre d’une coopération entre écoles et collèges.
Affirmer le caractère complémentaire de l’éducation culturelle assurée par les enseignants dans le cadre des programmes avec le travail des partenaires intervenant dans et autour de l’École. Mettre en place une « charte nationale » de l’intervention en milieu scolaire.
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