« À côté du conseil aux particuliers, les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) ont pour mission de sensibiliser les publics scolaires à la culture architecturale », indique Sophie Baillon, directrice de l’organisme en Guyane. Celui-ci, dans le cadre d’un partenariat avec la direction des affaires culturelles et le rectorat de Guyane, a relancé une activité qui, ici plus qu’ailleurs peut-être, en raison de la population très jeune du territoire, prend tout son sens. L’architecture créole, la plus présente sur le territoire avec l’architecture des années 60 et l’architecture contemporaine, est au cœur de cette action de sensibilisation.
Quelle est la signification du verbe habiter ? Comment la maison s’organise-t-elle spatialement ? Telles sont les questions posées pour sensibiliser à l'architecture des enfants de maternelle
Sensibiliser les enfants à l’architecture
« Notre objectif est de considérer les écoliers comme de futurs citoyens actifs dans le rôle qu’ils ont à jouer dans la ville de demain », poursuit Sophie Baillon. Soit, mais comment, à côté des élèves du primaire, premiers bénéficiaires des actions mises en place par le CAUE, s’y prend-on pour faire passer ce message aux petits de maternelle auprès desquels une action a été conduite l’an dernier à Cayenne ? « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas sensibiliser les 4, 5 ans à l’architecture », répond du tac au tac Sophie Baillon, qui reconnaît cependant « que l’enthousiasme et l’intérêt de la maîtresse pour nos actions ont été déterminants dans la réussite du projet ».
« Les enfants ont compris que l’architecture dépendait de son milieu »
Quelle est la signification du verbe habiter ? Comment la maison s’organise-t-elle spatialement ? Au démarrage de l’atelier, toute une série de questions ont été posées aux enfants afin de les orienter. « Ils n’ont aucun a priori, disent les choses de la manière la plus spontanée et reconnectent les professionnels que nous sommes à l’essentiel », témoigne encore Sophie Baillon. À l’issue de ce premier travail, une grande maquette de maison créole a été construite, laquelle a conduit à un questionnement sur la différence entre espace intime et espace public. « De fil en aiguille, nous avons montré tous les éléments de l’architecture locale. Les enfants ont compris que l’architecture dépendait de son milieu, ne serait-ce qu’à travers l’exemple de l’arbre qui fait une ombre sur une façade et explique qu’il fasse moins chaud à l’intérieur. Autre exemple, nous avons scotché des morceaux de sopalins aux fenêtres pour montrer un exemple de ventilation naturelle ». Dernière étape, les enfants ont chacun construit leur propre maison. « Spontanément, tous ont prévu un soubassement à leur construction ! », s’étonne encore Sophie Baillon, « Ils ont complètement compris cette notion de cadre de vie ». Une réussite qui conduit le CAUE à reconduire l’action cette année !
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