Je suis très heureuse de venir remettre ce soir leurs prix aux lauréats du Global Award for Sustainable Architecture 2013 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.
Ce prix est un symbole fort de notre engagement en faveur d’une architecture durable et il incarne formidablement bien la dimension sociale et culturelle que je donne à cet enjeu.
Face aux grandes transformations que la ville et l’habitat connaissent aujourd'hui, le ministère de la Culture et de la Communication est profondément engagé en faveur d’une architecture contemporaine qui prenne toute sa part de ces enjeux, pour répondre à la crise par l’innovation, pour défendre la qualité du cadre de vie, pour développer une culture du vivre-ensemble dont la ville et l’architecture sont les instruments les plus concrets et quotidiens.
L'engagement de mon ministère en faveur de l'architecture commence par la formation des architectes qui est placée sous sa responsabilité. Les écoles d'architecture sont engagées depuis plusieurs années dans un processus de mutation profonde auquel j'ai voulu donner un nouvel élan en organisant une grande concertation nationale. Elle a bien montré la vocation des écoles à appréhender pleinement les transformations à l'oeuvre aujourd'hui dans la ville et l'habitat. L'architecte est en effet celui qui, de la stratégie métropolitaine au logement réhabilité, peut apporter des réponses cohérentes et innovantes qui prennent en compte toutes les problématiques en jeu. Je veillerai à ce que les écoles d'architecture valorisent mieux toutes les dimensions que recouvre cette discipline complexe.
En m'appuyant également sur le réseau des CAUE, je m'attacherai à ce que la richesse des compétences des architectes d'aujourd'hui et de ceux de demain soit mieux connue et reconnue et que le recours à leurs talents irrigue mieux tout le territoire français, y compris rural, là où on ne les attend pas a priori, et pas seulement pour construire de grands équipements.
La diffusion de la culture architecturale à l'école est l'un des autres objectifs que j'entends poursuivre dans le cadre du projet d'éducation artistique et culturelle que j'ai relancé. C'est pour moi un axe fondamental de la sensibilisation des futurs citoyens à leur environnement immédiat. Le ministère de la Culture et de la Communication vient de définir, en partenariat avec le ministère de l'Education nationale, les modalités du Parcours d’éducation artistique et culturelle qui se déclinera dans et hors cadre scolaire, et qui bénéficiera d'un financement spécifique dès cette année.
Le Global Award partage ces objectifs. Il récompense des architectes qui transforment leur discipline, pour la remettre au cœur des processus de développement, face aux grandes transitions du nouveau siècle - ressources, migrations, urbanisation, globalisation...
Ces architectes nous rappellent qu’il est de la responsabilité de cette profession de s’engager :
- Pour défendre l’équité, dans l’accès aux biens communs : l’eau, l’air, l’espace public, l’équipement.
- Pour défendre la qualité de l’habitat social et de l’habitat populaire.
-Pour établir une nouvelle éthique, et une nouvelle esthétique, dans la relation entre l’homme et la nature.
- Pour rejoindre aussi ceux qui réfléchissent aujourd’hui à une nouvelle définition du progrès.
Le Global Award récompense, partout dans le monde, des démarches extrêmement diverses, selon les cultures et les sociétés : certains lauréats sont des inventeurs, d’autres des acteurs de l’auto-développement, d’autres s’engagent dans la recherche, constructive, sociale ou anthropologique, d’autres encore se battent pour sauver des héritages urbains menacés, par la guerre ou par le chaos des urbanisations mal conduites.
Mais qu’ils viennent d’Occident ou des pays émergents, qu’ils soient des inventeurs ou des préservateurs, tous défendent le vivre-ensemble, tous ont le même but : face à l’urbanisation massive qui est l’enjeu de ce siècle, construire une civilisation urbaine. L’espace public et l’architecture sont des instruments de la solidarité, de la culture, de la démocratie la plus concrète.
Le Global Award for Sustainable Architecture a été créé à Paris en 2007 par deux institutions françaises, que je tiens à féliciter :
- La Cité de l’Architecture et du Patrimoine, qui est l’acteur culturel du prix, porte la voix des lauréats dans le débat mondial, fait connaître leurs démarches, construit des passerelles entre les continents pour diffuser ces enseignements et ces démarches. Cher Guy Amsellem, vous avez pris en main récemment les rennes de cette institution, je sais que cette vision du rôle et de la responsabilité sociale de l’architecte face aux défis du développement sera au cœur de votre action pour mieux faire connaître l’architecture contemporaine.
La Fondation LOCUS, qui a créé le Prix, structuré ses réseaux d’expertise et qui assure son rayonnement scientifique international. Chère Jana Revedin, je vous remercie d’avoir choisi notre pays pour mener cette mission au service de l’architecture mondiale. Je vous félicite pour le travail accompli, de la découverte de ces architectes à la transmission de leurs savoirs, dans le débat et aussi dans le monde de l’enseignement. Et je vous souhaite aussi la plus grande réussite pour les projets-pilotes que vous lancez avec les architectes du Global Award dans les pays émergents, dans des situations parfois extrêmement difficiles.
Je tiens à remercier aussi les partenaires du Conseil Scientifique, représentés ce soir par leurs experts : le CIVA de Bruxelles, le MFA d’Helsinki, La Biennale d’architecture de Ljubljana et l’IUAV de Venise
Depuis 2007, 3 architectes français ont reçu le prix et je veux aussi les saluer ce soir :
Françoise-Hélène Jourda en 2007, Patrick Bouchain en 2009 et Philippe Madec en 2012.
Sans plus tarder, j'ai le plaisir de remettre ce soir les prix du Global Award Sustainable Architecture à :
- José Paulo Dos Santos, architecte à Porto, Portugal
- Kevin Low, smallprojects, Kuala Lumpur, Malaisie
- Al Borde Arquitectos, Quito, Equateur
- David Lake et Ted Flato, Lake/Flato architects, San Antonio, Texas, USA
- Marie Moignet et Xavier De Wil, MDW architectes, Bruxelles