L’architecture n’a pas seulement le pouvoir de faire naître. Elle a aussi celui de faire renaître.
Elle nous aide à bâtir, créer, construire. Elle nous aide aussi à réinventer. À donner un nouvel avenir à des lieux désaffectés ou délaissés. À transformer, réhabiliter, reconvertir des bâtiments, des terrains, des quartiers.
Le Pavillon français de cette 16 e édition de la Biennale d’architecture de Venise met à l’honneur ces projets architecturaux innovants, au service de la Cité. La proposition française, intitulée Lieux infinis, met en valeur dix projets exemplaires, situés aux quatre coins de la France. Je tiens à remercier et féliciter l’équipe « Encore Heureux », commissaire de cette exposition, pour son magnifique travail et pour son engagement au service du rayonnement de nos architectes.
Les dix Lieux infinis présentés correspondent à des projets qui ont pris place dans des bâtiments désaffectés – d’anciens bureaux à d’anciennes pompes funèbres – et dans des quartiers périphériques. Ils abritent aujourd’hui des projets d’avant-garde, des artistes, des créateurs, des associations, des initiatives entrepreneuriales ou citoyennes.
Je souhaite que tous les architectes puissent, en France, favoriser la naissance de tels projets. Porter des initiatives pionnières, des expérimentations, de nouvelles façons de penser et d’organiser l’espace. Réinventer des lieux que l’on pourrait croire condamnés.
Je souhaite libérer les architectes des rigidités qui parfois pèsent sur l’exercice de leur métier, les freinent dans leur désir d’inventer, de penser hors du cadre. Je souhaite libérer les architectes de toutes les contraintes qui peuvent être levées dans le respect du patrimoine, de l’environnement et des exigences de sécurité. C’est le sens du « permis de faire », qui est inscrit dans la loi et que je souhaite généraliser.
Il permet aux architectes de ne plus agir selon une logique de normes mais de résultats. Il s’applique aujourd’hui à un certain nombre de domaines, comme la sécurité incendie. Je souhaite que nous puissions l’étendre à de nouveaux champs – la performance énergétique, la qualité acoustique ou encore le réemploi des matériaux – dans l’optique d’une généralisation à terme. Je souhaite aussi que les futurs professionnels soient davantage formés aux interventions sur le bâti, en plus des formations sur le neuf qui occupent aujourd’hui l’essentiel des cursus. C’est le rôle des écoles d’architecture portées par le ministère de la Culture. Je les mobilise en ce sens.
Le Pavillon français de cette 16 e édition offre, à travers tous les projets qu’il met en valeur et en lui-même, un modèle à suivre. Il fait la fierté de notre pays.
Je remercie l’ensemble des équipes, des artistes et des partenaires mobilisés.
Françoise Nyssen, ministre de la Culture