Depuis 1987, la Fondation Bettencourt Schueller s’est engagée à soutenir
des talents en quête d’excellence - aussi bien dans le domaine scientifique,
que dans la création artistique et l’action sociale. La Fondation a non
seulement initié des programmes d’apprentissage nouveaux à travers une
formation pluridisciplinaire dans l’Ecole Doctorale interdisciplinaire
européenne Frontières du Vivant, mais elle a aussi décerné trois
prix « Coups d’élan » pour la qualité de la recherche de laboratoires
français, en attribuant 14 prix à de jeunes chercheurs en sciences du
vivant, afin de leur permettre d’effectuer leur stage post-doctoral et de
faciliter leur accueil dans les laboratoires étrangers spécialisés.
Un tiers des dons de la Fondation est aujourd’hui consacré à l’action
sociale et aux associations pour accompagner des enfants à mieux
appréhender le monde par le sport par exemple, l’aide aux enfants
autistes, la lutte contre l’échec scolaire et l’exclusion. Son soutien au chant
choral avec Oma Bello et à la danse avec ce merveilleux artiste qu’est
Julien Lestel, et le prix Liliane Bettencourt pour le chant chorale témoignent
de l’ambition si généreuse de cette Fondation.
Et puis il y a bien sûr le prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la
main, qui m’est particulièrement cher, puisqu’il concerne les Métiers d’art
auxquels je suis très attaché. Il récompensera pour la 12eme année
consécutive des talents d’exception, mettant ainsi en lumière à la fois la
noblesse et l’avenir de l’artisanat français, qui a toute sa place dans une
vision dynamique de notre patrimoine culturel. Ce prix veille également à
assurer aux artisans primés une écoute attentive durable et des échanges
à long terme. C’est toujours un plaisir que d’être présent pour célébrer les
savoir-faire exceptionnels et la beauté ainsi réunis.
Cette année, c’est Henri Loyrette, le président du Louvre, qui annoncera
les lauréats sélectionnés parmi les quelque 400 candidatures reçues pour
les prix « talents d’exception » et « Dialogue ».
Il est plus que jamais urgent de mieux mettre en valeur, pour reprendre la
belle expression du sociologue Richard Sennett, « ce que sait la main »,
elle qui est dépositaire de savoirs à la transmission lente, si précieux dans
notre patrimoine culturel. C’est le sens de l’engagement de mon ministère
pour les métiers d’art.
Il y a deux ans, j’étais avec vous, encore inspiré par la lecture du rapport
sur les métiers d’art rédigé par Madame Catherine Dumas, qui est parmi
nous ce soir et que je suis ravi de saluer, et dont les recommandations
étaient si pertinentes. Bon nombre de ses préconisations ont été retenues
et appliquées depuis lors. La création de l’Institut des Métiers d’art en juin
2010 a permis aux ministères de tutelle de mieux se concerter et de
donner une meilleure visibilité aux professionnels. En une année
seulement, l’Institut des Métiers d’art, l’INMA, aura déjà mené un travail
remarquable. L’INMA a su ainsi développer les Journées nationales des
métiers d’art 2011 avec efficacité, et l’édition 2012 promet de très belles
expositions, dans toute la France et en Europe. Le dispositif Maître d’art
que j’ai l’honneur de présidé sera géré par ses soins dès le 1er janvier
2012.
Les métiers d’art et les savoir-faire exceptionnels de ses professionnels
sont en effet l’objet aujourd’hui de toutes les attentions. Les groupes de
luxe ont bien compris l’aura de ces métiers et le prestige qu’ils
représentent. C’est pourquoi nous nous devons de les soutenir au mieux,
en leur donnant notamment la visibilité dont ils ont besoin pour qu’ils
trouvent toute leur place dans le paysage créatif de notre XXIeme siècle.
Je tiens, chère Madame, chère Liliane Bettencourt, à vous remercier pour
l’engagement visionnaire dans ce domaine que vous portez depuis ces 12
dernières années.