D’une absolue perfection dans son exécution, le bureau frappe par l’élégance
de ses proportions, le raffinement de son placage de bois précieux et, plus
encore, l’éblouissante qualité de son décor de bronze doré à l’antique ou à
motifs floraux, si révélateurs du goût de la Reine. Il fut livré au Garde-Meuble
de la Reine pour le domaine de Trianon. Les lettres CT (château de Trianon)
sous une couronne royale indiquent qu’il était destiné au Petit Trianon, alors
résidence privée de la Reine, et plus particulièrement à l'une des pièces de la
Maison de la Reine au Hameau.
Chef-d'oeuvre du maître ébéniste Jean-Henri Riesener (1734 –1806), le favori
de Marie-Antoinette, ce bureau avait disparu des collections royales depuis la
Révolution française. Les pieds fuselés à section octogonale, les bas reliefs de
bronze doré sont caractéristiques des oeuvres du grand ébéniste comme la
commode de la bibliothèque de Louis XVI.
Ne pouvant être replacé au Hameau, le bureau de Marie-Antoinette sera
présenté dans le Cabinet doré de la Reine. Cette acquisition représente un
enrichissement majeur des collections du château de Versailles qui poursuit
ainsi sa politique de remeublement entreprise depuis la dernière guerre.
Cette acquisition a été rendue possible grâce aux dispositions fiscales de la loi
du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations. Ces
dispositions, qui complètent celles de la loi du 4 janvier 2002 relative aux
musées de France, créent en effet des conditions favorables à l’entrée dans
les collections publiques, grâce au mécénat d’entreprise, d’oeuvres reconnues
d'intérêt patrimonial majeur par la Commission consultative des trésors
nationaux. Le ministre de la Culture et de la Communication tient à remercier
le Groupe LVMH Moët-Hennessy - Louis Vuitton et la société Sanofi-Aventis
pour leur action exemplaire de mécénat en faveur du château de Versailles et
plus largement du patrimoine national.