Pour beaucoup d'entre nous, il est l'homme d'une phrase célèbre, « la France a peur », quelques mots pour traduire le 18 février 1976 un pays bouleversé par le meurtre du petit Philippe Bertrand. Loin de mettre seulement des mots sur l'effroi, Roger Gicquel – il est important de le rappeler – invitait chacun à résister aux « envies folles de justice expéditives, de vengeance immédiate et directe ». Présentateur impliqué, journaliste au Parisien Libéré et à France Inter, producteur de documentaires d'actualité, Roger Gicquel fut aussi un passeur de culture, qui aimait révéler, « En flânant », les splendeurs et les misères d'une Bretagne mystérieuse et intime dont il était originaire. Cet esprit libre, insensible aux gloires éphémères, se fit à la fin de sa vie le chantre de la terre et de la mer, nature sauvage et sublime avec laquelle il aspirait se confondre en
poète philosophe :
« Nous voulons retourner au limon
que le jusant reprenne notre matière
pour fertiliser les arbres des rives.
Nous voulons nous fondre en lisière.
Que notre mort soit devenir».
Que Roger Gicquel rejoigne les paradis d'Anjela Duval.
Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, à Roger Gicquel
Avec Roger Gicquel disparaît l'une des grandes figures du paysage audiovisuel français. Pour nous tous, il est à la fois un visage, une voix et un style personnel qui marqua un moment de l'histoire de la télévision française. Journaliste, homme de radio et de télévision, il présenta le journal de 20 heures sur TF1 de 1975 à 1980.
Publié le 07.03.2010
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