Comme l'ensemble du secteur culturel, les musées doivent désormais déployer leurs activités en tenant compte des contraintes environnementales. Transport des œuvres, mobilité des publics, scénographie, consommation énergétique... Les problématiques sont variées et les musées mettent en place des solutions innovantes pour y répondre.
Repenser la conception des expositions et la conservation des œuvres
La question de l'empreinte environnementale des activités muséales se pose dès la conception des expositions. Pour apporter des solutions à ces problématiques, le ministère de la Culture et le Secrétariat général pour l'investissement apportent leur soutien à de nombreuses initiatives dans le cadre de l'appel à projets Alternatives Vertes 2. La dernière vague de l'appel à projets a ainsi récompensé deux projets visant à verdir les pratiques muséales.
Le groupe André Chenue, spécialisé dans l'emballage et la logistique des œuvres d'art met au point des emballages en carton écoconçus afin de remplacer les contreplaqués actuellement utilisés et souvent composés de bois et d'époxy, plus polluants. L'enjeu est de parvenir à assurer le stockage et le transport des œuvres tout en maintenant de bonnes conditions de conservation. Ce projet a été réalisé en partenariat avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France.
ICOM France porte un projet de révision des normes de conservation des œuvres : cette révision tiendra compte des spécificités de chaque musée et vise à réduire la consommation énergétique des bâtiments. 10 musées bénéficieront à cet effet d'un programme de formation et seront accompagnés par des experts de la conservation et de la gestion climatique.
Par ailleurs, le ministère, en partenariat avec ICOM France, œuvre à la mise en place d'un référentiel carbone pour le secteur muséal. Le projet réunit une quinzaine de musées représentatifs de la variété des établissements : ceux-ci sont accompagnés dans la réalisation de bilans carbone, qui seront ensuite utilisés afin de concevoir un outil de mesure d'empreinte carbone accessible à l'ensemble du secteur.
Certains musées sont déjà passés à l'action de leur côté. Le musée d'Orsay est ainsi engagé dans une démarche de mutualisation de ses scénographies, grâce notamment à des cimaises réutilisables.
Initier un changement de pratiques chez les visiteurs
Outre la limitation de leur propre impact environnemental, les musées peuvent également contribuer à façonner de nouveaux imaginaires et inciter les visiteurs à modifier leurs comportements.
Dans la lignée d'un travail important d'écoconception, le Palais des beaux-arts de Lille a souhaité mettre les thématiques écologiques au centre de l'exposition "La forêt magique". Celle-ci est en effet consacrée aux écosystèmes, mettant l'accent sur les sensibilités écologiques de certains artistes. A cet effet, certains cartels ont été rédigés par des écologues. Une opération de sensibilisation réussie puisque 70% des visiteurs ont déclaré que l'exposition avait renforcé leur intérêt pour les thématiques environnementales.
Enfin, certaines institutions tentent d'agir sur les habitudes de leurs visiteurs, notamment en termes de mobilités. Le MUCEM a ainsi mis en place l'opération "Destination MUCEM" : tous les dimanches, un bus sillonne les quartiers de Marseille pour amener gratuitement les habitants au musée, leur évitant d'avoir recours à la voiture. L'initiative permet de préserver l'environnement tout en rendant la culture plus accessible, l'entrée étant gratuite pour les usagers du bus.
Alternatives vertes, c'est quoi ?
Dans le cadre du plan France 2030, le ministère de la Culture et le Secrétariat général pour l'investissement ont lancé l'appel à projets Alternatives Vertes, destiné à accélérer la transition écologique des entreprises culturelles. L'appel à projets Alternatives Vertes 2 est en cours et la dernière vague de candidatures prendra fin le 31 décembre 2024.
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