1.Les institutions théâtrales
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, par la volonté de quelques artistes pionniers, se met en place un vaste mouvement de décentralisation théâtrale qui accompagne la reconstruction du pays tout entier et anticipe la création du ministère des affaires culturelles qui surviendra en 1959.
Dès lors, André Malraux poursuit l'engagement initié avant lui en faveur du théâtre : il consolide les budgets des deux théâtres nationaux existant, crée le troisième en détachant de la Comédie Française l'Odéon, baptisé « Théâtre de France » dont la direction est confiée à Jean-Louis Barrault, et décide de l'évolution de ces théâtres en établissements publics.
André Malraux poursuit également la décentralisation théâtrale en suscitant la création de nouveaux centres dramatiques nationaux à partir de 1961. Le ministère contribue enfin à l'émergence de troupes subventionnées. Le théâtre privé reçoit un soutien par la création en 1964 du fonds de soutien au théâtre privé. Avec la création des maisons de la culture devenues Scènes nationales, se constitue un réseau qui rencontre celui, préexistant, des CDN, deux réseaux qui ne cessent de se densifier.
Le panorama de la création théâtrale française se dessine autour de lieux dédiés d’une part et de la vitalité des équipes indépendantes d’autre part. Les créations théâtrales trouvent aussi leur place dans les lieux pluridisciplinaires et les festivals. La formation supérieure et l’insertion des jeunes artistes demeurent des enjeux fondamentaux de la politique du ministère.
- 4 théâtres nationaux : la Comédie-Française, le Théâtre National de La Colline, le Théâtre National de l’Odéon et le Théâtre National de Strasbourg. Ces établissements publics sont entièrement financés par l’État et assurent une mission de création, de diffusion et de partage de l’art théâtral avec tous les publics. Si la Comédie-Française ne travaille que sur les textes de répertoire, la Colline est en revanche exclusivement consacrée aux auteurs contemporains.
- 38 centres dramatiques nationaux. Structures directement issues de la décentralisation théâtrale, elles sont cofinancées par l’État (majoritaire) et les collectivités territoriales. Dirigés par « un ou des artistes » pour une durée maximum de 10 ans, les CDN assurent en priorité une mission de création théâtrale (production, coproduction, diffusion) en lien avec leur territoire d’implantation et son public.
- 14 centres nationaux des arts de la rue et de l'espace public : lieux de fabrication dédiés aux arts dans l’espace public, ils sont aussi des lieux de diffusion à l’année. Certains portent des festivals d’importance (Aurillac, Chalon-sur-Saône, Sotteville-Lès-Rouen). Répartis sur l’ensemble du territoire national, les CNAREP sont cofinancés par l’État et les collectivités territoriales. Ils soutiennent en production et diffusion les équipes indépendantes et ont, en parallèle, été pionniers dans le développement de projets artistiques de territoire, in situ et participatifs.
- 12 pôles nationaux du cirque : Les PNC constituent le premier réseau d'établissements soutenu par le Ministère de la culture pour l'accompagnement de la production et de la diffusion du cirque de création. Ils apportent un soutien en production aux compagnies indépendantes et assurent une diffusion à l’année de cette discipline en salle ou sous chapiteau. L'association Territoires de Cirque regroupe, outre les PNC membres fondateurs, une vingtaine d'autres établissements particulièrement attentifs à la production et à la diffusion du cirque. La labellisation PNC a débuté en 2010.
- Les festivals de théâtre, à l’exemple d’Avignon, Montpellier (« Printemps des comédiens »), Périgueux (« Mimos »), Dijon (« Théâtre en mai »), Bussang, Charleville-Mézières (« Festival mondial des théâtres de marionnettes »), Aurillac, Chalon-sur-Saône (arts de la rue), la BIAC (Marseille) ou Auch pour le cirque. Plus de 20 festivals sont aussi consacrés aux créations à destination du jeune public.
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