1.Séminaire commun de l’IDEMEC « Sphères de vérité »
L’authenticité est morte, vive l’authenticité. Fabriquer du patrimoine immatériel entre plusieurs échelles de gouvernance. Déconstruite par les sciences sociales durant les trente dernières années, la notion d’authenticité a été bannie des critères réservés par l’Unesco à la sélection du PCI de l’humanité. Fabriquer du patrimoine sans recourir à la notion d’authenticité se révèle toutefois l’une des difficultés principales rencontrées aux différentes échelles de la gouvernance globale du patrimoine : par les destinataires ultimes de l’action de l’Unesco, catégorisés par cette institution comme les « porteurs » du patrimoine, par les médiateurs institutionnels qui font remonter leurs projets jusqu’à l’Unesco, et par les représentants des États réunis dans le comité intergouvernemental qui dirige la mise en oeuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Une ethnographie des « zones de contact » entre la norme internationale et les différents régimes de patrimonialité contraints de l’intégrer permettra de décrire les frictions créatives qui, tout en transformant un standard international en politique globale, questionnent le concept proscrit d’authenticité.
Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative, UMR 7307.
Partager la page