1.Artisanes
Les femmes artistes et les arts populaires
Une des caractéristiques de l'art populaire est l'anonymat de ses productions. Les pièces ou les œuvres sont souvent réalisées dans un contexte artisanal qui produit des objets utilitaires. C'est le geste manuel qui est mis en avant. « La même forme conserve sa mesure, mais change de qualité selon la matière, l’outil et la main. Elle n’est pas le même texte tiré sur des papiers différents, car le papier n’est que le support du texte : dans un dessin, il est élément de vie, il est au cœur. Une forme sans son support n’est pas forme, et le support est forme lui-même » comme écrit Henri Focillon dans la Vie des formes, publié en 1934.
Comment alors, dans ce contexte, identifier des femmes artistes ? Des études sur les modes de productions des objets permettent d’identifier des centres de production et des travaux féminins. Ainsi, les productions des couvents féminins sont maintenant bien connues. Les paperolles sont utilisées dans les couvents de femmes pour la confection minutieuse de petits tableaux-reliquaires comme ceux conservées au musée de la vie bourguignonne à Dijon. De même, les travaux en marqueterie de paille sont souvent aussi des travaux de femmes dans les couvents. Les moniales tissaient la paille, réalisant des tableaux de broderies étonnantes, des chasubles et des devant d’autels visibles dans l’église de Nozeroy dans le Jura. Par contre, il est extrêmement rare de trouver des objets signés par des femmes, la céramiste Marie Talbot reste une exception à son époque.
Bénédicte Rolland-Villemot
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