Le rapport d’Erik Orsenna et de Noël Corbin a rappelé avec force que les bibliothèques sont les actrices d’un service public de proximité à même de garantir l’égalité d’accès à la culture que les Français attendent. Souvent, elles sont les lieux culturels les plus proches d’eux géographiquement ; elles peuvent même proposer leurs services hors de leurs murs pour investir les places de village, les rues, les plages, les hôpitaux ou les prisons. Espaces de liberté et convivialité, elles sont ouvertes gratuitement, à tous, dès le plus jeune âge ; on peut s’y adonner au plaisir de la lecture, de la découverte, de la rencontre, du partage en famille, de l’étude ou du jeu…

L’accès aux bibliothèques pâtit cependant de leurs horaires d’ouverture, souvent inadaptés au rythme de vie de nos concitoyens. Lancer la dynamique d’une plus large ouverture constituait donc un préalable. La première étape du plan Bibliothèques, « ouvrir plus », a suscité l’intérêt des élus : 231 collectivités ont été soutenues dans l'extension des horaires de leurs bibliothèques en 2018, pour une moyenne de huit heures d’ouverture de plus par semaine. C'est un premier résultat à prendre en compte tant dans les grandes villes que dans les petites, puisque 60% des bibliothèques aidées sont installées dans des communes de moins de 10 000 habitants. L’État continuera à soutenir, en 2019 et les années suivantes, les collectivités territoriales pour qu’elles ouvrent encore plus leurs bibliothèques.

Dans la continuité du partenariat entre l’État et les collectivités territoriales, il est à présent nécessaire de mettre en œuvre un second volet, à savoir que les bibliothèques « offrent plus » de services, dans une perspective de transformation en « maisons de service public culturel de proximité ».

Les bibliothèques ont déjà entamé cette seconde transformation, qui doit être amplifiée. Elles continuent bien sûr d’assurer l’accès au savoir et à l’information, en proposant des livres, des journaux et revues, de la musique, des films, des jeux vidéo, des accès à Internet. Cela doit rester le socle de leurs missions et c’est un socle particulièrement nécessaire dans un temps où le développement des réseaux numériques peut avoir tendance à diluer la pensée et à affaiblir l’information de qualité. Elles y ajoutent des activités culturelles et ludiques, s’investissent dans la médiation numérique et l’accompagnement aux devoirs, aident nos concitoyens dans leurs démarches administratives ou leur recherche d’emploi. Elles travaillent avec d’autres partenaires, associations ou services publics locaux, et se réinventent grâce au dialogue participatif avec les habitants.

Pour inventer la bibliothèque de demain, l’État, les collectivités et les professionnels s’engagent dans le deuxième acte du plan Bibliothèques : le volet « Offrir plus », dédié à la transformation des bibliothèques et à l’extension de leurs missions dans les champs éducatif, social et numérique et souhaitent mettre en œuvre 3 axes de transformation de la lecture publique :

- Axe 1 : les bibliothèques, des lieux attractifs et accueillants : rénover les espaces, les moderniser et mieux les connecter ;

- Axe 2 : les bibliothèques, un service public de proximité : conforter l’action des politiques départementales et encourager la mutualisation des bibliothèques avec d’autres services publics ;

- Axe 3 : les bibliothèques, actrices de l’inclusion sociale : favoriser l’inclusion numérique et les actions menées dans le champ social.