Le numéro 54 de la revue In Situ. Revue des patrimoines entend dresser le panorama des processus de patrimonialisation des musiques et danses dites traditionnelles des années 1960 aux années 2000, à travers seize articles de professionnels français et italiens qui permettent de dessiner une dynamique ethnomusicale commune entre la France et l'Italie.

Le numéro interroge les ambitions, les intentions et les réalisations d’une pluralité d’acteurs de l’entrée dans l’ère revivaliste – au cours des années 1960 – jusqu’à l’ère post-revivaliste, à partir de la seconde moitié des années 2000. Il explore selon trois axes les modalités d’avènement et les déclinaisons de cet « âge patrimonial » (Daniel Fabre) des musiques de l’oralité. Il aborde en premier lieu les présupposés et les ressorts du mouvement de collecte comme ceux de sa réinterprétation. Le deuxième axe présente divers jalons monographiques de l’histoire des revivalismes que prolonge le troisième axe, s’attachant plus particulièrement à l’institutionnalisation des pratiques ainsi qu’aux legs du revivalisme.

Sommaire : 

Jean-Jacques Castéret et Giovanni Giuriati, Patrimonialisation et revival de l’oralité musicale : France – Italie, 1960-2020.

I- La patrimonialisation des musiques de l’oralité

Jean-Jacques Castéret, En mode REC[ORD]. Ressorts et enjeux du collectage des musiques et danses traditionnelles en France.

Luc Charles-Dominique, « Bien sûr, les personnes âgées doivent en règle générale être interrogées en priorité. » Le statut des anciens dans l’ethnomusicologie du domaine français.

Francesco Giannattasio, « Si le folklore musical existe, alors il est vivant ; s’il est vivant, alors il est normal qu’il meure ».

Françoise Étay, La bourrée et ses mythes. Collectes et réinterprétations.

François Gasnault, Ethnographie associative vs ethnographie instituée : un rapport dialectique ?

II- Jalons pour une histoire des revivalismes

Ignazio Macchiarella, A bolu : constructions patrimoniales en Sardaigne.

Catherine Herrgott, Chercheurs en interaction avec le terrain corse. Retour sur soixante-dix ans de collectages et d’enquêtes musico-ethnographiques.

Roger Mason, L’ethnomusicologie française et le folk revival américain: la rencontre de deux univers.

Florence Gétreau, Le Musée instrumental du Conservatoire de Paris pendant la décennie Lang (1981-1993). Ses initiatives pour la facture instrumentale traditionnelle et pour ses usagers « revivalistes ».

Bénédicte Bonnemason, Réinterpréter les musiques régionales du sud-ouest de la France dans les années 1970-1980. La question instrumentale : objets et fabrication.

III- Institutionnalisation et patrimonialisation du revivalisme

Giovanni Giuriati, Le revival qui « revient ». Quelques remarques sur les conséquences du revival dans les musiques des communautés d’origine.

Corinne Frayssinet Savy, Enjeux artistiques et stratégies patrimoniales dans le flamenco au temps des années 1960-2000. 

Silvia Chiarini, Musiques et danses occitanes en Italie. Revivalisme, trad-innovation, institutionnalisation.

Raffaele Pinelli, De l’apport du folk music revival au renouveau de l’accordéon diatonique en France et en Italie.

Sandrine Teixido, Collecter et archiver en territoire transfrontalier. Les musiques de tradition orale dans l’espace rhénan.

Cyril Isnart, Pierre Carouge, Jérôme Casalonga, Olivier Durif et Manu Théron, Le revivaliste et ses sources. Collectages et destins de la musique traditionnelle.