Théo Touvet, artiste auteur-interprète et scientifique
Comédien, danseur, acrobate, circassien, musicien, il mène ses recherches sur la mise au point d’un agrès unique au monde.
Dès l’enfance, Théo Touvet est passionné par une multitude de disciplines artistiques. Cette curiosité insatiable ne l’a jamais quittée. Dès le berceau, c’est avec l’univers poétique du cirque Plume que Théo Touvet découvre le monde circassien. Les artistes de la troupe, amis de ses parents, viennent souvent à la maison, des petits spectacles s’improvisent, le jeune garçon est conquis. À quatre ans, il sait déjà qu’il veut « faire du spectacle ». « Travailler mes tours de magie devant la glace pendant des heures a développé chez moi un côté perfectionniste » détaille l'artiste. Il multiplie les disciplines extra-scolaires : musique classique, danse, gymnastique, théâtre, cirque, équitation. Au moment de choisir sa voie après le bac, malgré sa détermination et sa passion pour les arts, il se dirige vers des études scientifiques qu’il trouve aussi fascinante et traverse de façon brillante. Diplômé de l’École Normale Supérieure de Lyon en sciences physiques, d’un master en mécanique de l’École polytechnique, et après un passage au Massachusetts Institute of Technology (MIT), il termine ce parcours exceptionnel à la NASA, où il travaille sur les questions environnementales. Une carrière de climatologue l’attend. Mais Théo Touvet n’a cessé de garder à l’esprit son destin artistique mis en suspend et il retourne en 2011 à ses premières passions.
Direction l’École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois où il va se concentrer sur le travail de la roue Cyr, un agrès de cirque circulaire à l’intérieur duquel s’insère l’acrobate pour réaliser des figures. Côté scène, Théo Touvet poursuit sa formation en 2012 au Centre National des Arts du Cirque (CNAC) à Châlons-en-Champagne, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique à Paris et démarre dès 2015 une collaboration théâtrale avec David Lescot dans « Les Glaciers grondants ». Il enchaîne les projets avec de nombreux autres metteurs en scènes. Aux côtés d’Olivier Letellier dans « La Nuit où le jour s’est levé », avec la chorégraphe Christine Bastin dans « L’infiniment dedans », en 2019 avec Irina Brook dans une réinterprétation du « Songe d’une nuit d’été ». Dans un spectacle intime avec sa compagne chorégraphe Kaori Ito intitulé « Embrase-moi », la roue Cyr est au centre du jeu.
La fascination de Théo pour cette roue est telle qu’elle se retrouve au cœur du travail de recherche qu’il mène depuis une dizaine d’années en parallèle de sa vie d’artiste. Baptisé « AcroGyro / Gravity0 », cet ambitieux projet a été sélectionné en 2019 par la mission Recherche de la direction générale de la création artistique. Son objectif est de défier les lois de la gravité sur scène pour offrir au spectateur l’illusion d’un mouvement en apesanteur et la magie d’un temps suspendu, grâce à la création d’un agrès unique qui aurait les principes surprenants d’un gyroscope.
Parmi ses partenaires de recherche, Théo peut compter sur son solide réseau polytechnicien et normalien, sans oublier ses nombreux contacts scientifiques, chercheurs et ingénieurs de l’aérospatial, au CNRS comme à Airbus notamment. Théo Touvet sait que le chemin à parcourir jusqu’au prototype du nouvel agrès est encore long mais il confie : « comme j’ai hâte de monter dessus et de commencer l’entraînement ! ».
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