Le regard critique sur quelques périodes historiques empreintes de denses échanges ayant comme objet l’architecture, la ville et le territoire, reconstruit souvent ex post des scènes d’acteurs sur fond d’effervescence technique, sociale et culturelle. Le présent dossier des Cahiers de la recherche architecturale et urbaine ouvre quatre scènes d’acteurs durant la période de Reconstruction européenne et les années qui l’ont suivie.
L’historien et architecte français Jean Castex revient sur le milieu italien marqué par les idées et les projets de Saverio Muratori, figure incontournable de la typo-morphologie urbaine agissant avec « la ville comme seul modèle ».
Nicolas Nogue, docteur en histoire de l’art et spécialiste de l’histoire des techniques, développe un versant moins étudié de l’historiographie de la Reconstruction en France, celui des ingénieurs.
L’historien espagnol Jorge Fernández-Santos Ortiz-Iribas analyse à travers une étude approfondie du Manifeste de l’Alhambra (1953), la reconstitution de la scène architecturale espagnole des années 1950, dans le contexte des débats sur la modernité et la synthèse des arts.
Maria Tancredi, doctorante en histoire de l’architecture, soulève la question des références à l’univers musical des années 1960 et 1970, et se focalise sur l’influence des appareils sonores électroniques dans l’imaginaire du groupe d’avant-garde architecturale britannique Archigram.
Scènes d’acteurs en chantier dans une Europe qui croyait encore au futur, à mettre en perspective avec le projet actuel autour des métropoles françaises. Allusion encore à ce « futur grand chantier » au travers de la rubrique « Héritage », où Steven Melemis présente une courte sélection de l’oeuvre de Marcel Poëte (1866-1950) « militant de l’histoire urbaine », l’une des figures majeures de l’invention de l’urbanisme en tant que discipline théorique dans la première moitié du XXe siècle.
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