L’exposition MONACOPOLIS du Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) présente réalisations et projets architecturaux de 1858 à nos jours, à travers plus de mille plans, photographies, archives, maquettes, sculptures, peintures, objets, films. Des documents et des œuvres puisés dans les Archives du Palais, des Travaux publics de Monaco, de la Médiathèque communale, de la Société des Bains de Mer (SBM), des Archives audiovisuelles de Monaco, dans des fonds privés de promoteurs et de passionnés, mais aussi dans des grandes institutions parisiennes (Musée National d’art moderne, Archives nationales, Bibliothèque nationale, Institut français de l’architecture).
MONACOPOLIS prend la forme d’un parcours entre les deux sites du NMNM, Villa Sauber et Villa Paloma. Le commissariat de cette exposition est assuré par Nathalie Rosticher Giordano – Conservateur en Chef du NMNM. Le collectif Martino Gamper et Åbäke (Londres) signe la scénographie et le graphisme (signalétique, communication et publications) de l’exposition.
La Villa Sauber, de style Belle Epoque, en bord de mer, accueille le volet plus historique de ce projet, autour de la création – sous l’impulsion de la Société des Bains de Mer – du quartier de Monte-Carlo et de ses bâtiments les plus emblématiques. L’accrochage explore les thématiques liées à la villégiature – au travers du Casino, de l’Opéra, des Palaces, des Bains, des Sporting Clubs, des manifestations sportives, des musées, des jardins – et aux édifices liés à l’habitat: du domaine aux villas, en passant par la résidence, les lieux de culte, les cimetières, les hôpitaux, les usines ou encore les services publics. Des architectures signées Charles Garnier, bien sûr, mais aussi Henri Schmit, Jules Dutrou, Godineau de la Bretonnerie, Jean Edouard Niermans, Jules Touzet, François Médecin... autant de figures tombées dans l’oubli à redécouvrir.
La Villa Paloma, située près du Jardin Exotique et bénéficiant d’une vue panoramique sur Monaco, présente les grandes étapes de l’urbanisme à partir du milieu des années 1940, à travers les orientations proposées par Eugène Beaudoin ou Le Corbusier. Un important fonds iconographique retrace également les différentes phases de l’urbanisation réelle, les solutions innovantes en termes d’ingénierie et les projets irréalisés. Entre projection et création de nouveaux réseaux de circulation – tunnels, ponts, ascenseurs, crémaillère, escalators, métro, parkings, routes, téléphérique – les services publics ont tout imaginé ou réalisé pour gérer le flux urbain. Au fil d’une visite aux allures rétro-futuriste, se dessine ce que l’on imaginait dans les années 60 pour les années 2000. Entre la tentation de la verticalité, l’architecture enterrée et les nombreux projets d’extensions, on découvre des solutions spectaculaires aux noms évocateurs, tels « La Venise monégasque » de Yona Friedman, « Features Monte-Carlo » d’Archigram, « Thalassopolis » de Paul Maymont, « L’île artificielle » d’Edouard Albert, « La Ville satellite » et le « Marinarium » de Manfredi Nicoletti. Plus récemment, Jean Nouvel imaginait un Musée de l’Homme et de la Mer et Emilio Ambasz, des résidences et un parc public.
Le parcours de l’exposition croise des propositions d’artistes contemporains acquis ces dernières années pour les collections du musée (Anselmo, Thomas Demand, Gabriele Basilico, Philippe Cognée, Anne et Patrick Poirier, Philippe Ramette) ou des productions spécifiques. Pume projette, depuis Kinshasa, un rêve de cité touristique ; Yona Friedman réalise spécialement une maquette au 1/250, ultérieure à son projet de 1961 et Michel Paysant pousse la métaphore et propose une représentation à l’échelle nanoscopique d’un des plus petits Etats du monde : Monaco.
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