Regis Cauche, maire de Croix,Philippe Bellaval,président du Centre des monuments nationaux et Gilles Barsacq, secrétaire général de la préfecture du Nord – Pas-de-Calais, ont inauguré la villa Cavrois à Croix en présence de nombreux élus et personnalités de la région.
Un engagement fort de l’Etat
Symbole de l’engagement de l’État en faveur de la protection du patrimoine du XXème siècle et du dynamisme culturel des territoires, les travaux de restauration en l’état de 1932 de la Villa Cavrois et de son parc ont nécessité des recherches considérables, c’est pourquoi le chantier s’est étalé de décembre 2003 à mai 2015.
D’un montant de 23 millions d’euros, les travaux de restauration du bâtiment et du parc ont été respectivement confiés à Michel Goutal, Architecte en chef des monuments historiques et Aline le Coeur, paysagiste. Ces travaux ont concerné la maçonnerie, la plâtrerie, la marbrerie, le parquet, les luminaires et l’horlogerie, mais aussi la menuiserie, la peinture décorative, la menuiserie métallique, ainsi que le chauffage central, l’électricité, l’ascenseur, les sanitaires et la plomberie. Suite à la disparition du haut-relief de la salle à manger des enfants créé par les frères Martel, l’artiste Jean Sylvain Bieth en a proposé une interprétation.
Histoire de la villa Cavrois
Conçue par Robert Mallet-Stevens à partir de 1929 et achevée en 1932, la villa Cavrois est un bâtiment emblématique de l’architecture moderne. Habitée par la famille Cavrois jusqu’à la fin de 1939, la villa sert de caserne pour les occupants allemands qui y installent un poste de Défense contre les avions ( DCA ). La famille Cavrois ne revient qu’en 1947. Dans les années cinquante, à la demande de Paul Cavrois, l’architecte Pierre Barbe transforme la maison pour accueillir les familles de ses deux fils, Paul et Francis. Paul Cavrois décède en 1965 et son épouse en 1985. La maison n’est plus occupée à partir de 1987. Le mobilier est rapidement vendu (1986 / 1987) et la maison est cédée à une société immobilière, qui projette de lotir le parc et de détruire la villa. Celle-ci est finalement acquise par l’État en 2001, qui engage aussitôt des mesures de sauvegarde et de restauration, avant de la remettre en dotation au Centre des monuments nationaux en 2008.
Robert Mallet-Stevens (1886-1945)
Né à Paris d’une famille d’origine belge, il a été marqué par l’architecture de Josef Hoffmann, concepteur du palais Stoclet et débute sa carrière dès 1907.
Lorqu’il réalise la villa Cavrois, Mallet-Stevens est une personnalité reconnue. Il a en effet construit la Villa Noailles à Hyères (1922-1923) inspirée par les théories du groupe De Stijl, les immeubles de la rue Mallet-Stevens à Paris (1926-1927) et réalisé de 1920 à 1928 les décors d’une vingtaine de films dont L’inhumaine de Marcel l’Herbier.
Mallet-Stevens porte une grande attention aux décors et aux matériaux intérieurs de la villa Cavrois. Il prône le dépouillement des formes, la simplification du décor, le recours aux matériaux et à la technique industriels . Le métal est en effet partout présent, par exemple sur les éclairages et les cache-radiateurs. Il emploie des matériaux nobles (essences de bois, marbres...) et de diverses origines (Belgique, Italie, Suède) en fonction de l’utilisation des pièces : marbre vert de Suède et mobilier en placage de poirier vernis dans la salle à manger des parents,marbre de Sienne dans le coin feu et mobilier en placage de noyer dans le grand hall.
Le projet culturel
A partir de 2016, la villa Cavrois sera un lieu vivant et dynamique, de rencontres et d’échanges en matière d’architecture et de design, s’inscrivant dans le réseau des institutions culturelles locales, nationales et internationales. Expositions, rencontres, projections rythmeront sa programmation. Des projets d’installations spécifiques seront commandés. Deux espaces sont d’ores et déjà dédiés à ces programmes : le garage et la salle des jeux des enfants.
Ces projets pourront être organisés en partenariat avec d’autres structures de la région, tels Le Fresnoy, le grand Hornu à Mons (Belgique) ou les musées et institutions de design et d’arts décoratifs.
1 840 m2 de surface habitable |
840 m2 de terrasse |
17 600 m2 de parc ouverts |
23 M€ de travaux |
845 000 € pour l’acquisition des meubles de la villa entre 2009 et 2013 , plus de 230 ouvriers ont restauré l’intérieur de la villa 80 % de parquets conservés et restaurés. Les parquets mosaïques sont majoritairement composés de chêne, de ingana et d’iroko. |
26 000 visiteurs lors de l’ouverture au public du chantier de restauration à l’occasion des Journées européennes du patrimoine du 14 au 29 septembre 2013 |
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