Depuis la fin des années 1980, période marquée en France par la création en 1987 de la MRAI [Mission pour la réalisation des actifs immobiliers] rattachée à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du Ministère de la Défense, les problématiques de désaffection, de réhabilitation et de reconversion du patrimoine militaire suscitent un intérêt constant. La publication fondatrice intitulée « Quel avenir pour le patrimoine fortifié ? » (Paris, Picard, 1995) a été suivie de plusieurs autres dont « Patrimoine reconverti : du militaire au civil » (Paris, Scala, 2007) et plus récemment encore, le numéro de la revue Monumental consacrée au « patrimoine de la Défense » (Paris, 2010). En parallèle de ces initiatives présentant des cas d’étude de réhabilitations de sites aujourd’hui emblématiques en Europe, tels l’île fortifiée de Suomenlinna au large d’Helsinki (http://whc.unesco.org/fr/list/583) ou la citadelle de Belle-Île-en-Mer en France, il nous a semblé pertinent de poursuivre la réflexion en nous concentrant sur le cas spécifique du patrimoine militaire urbain. L’échelle de la ville n’est ici pas fortuite. Elle permet, en effet, d’une part d’aborder en finesse le devenir d’un patrimoine englobé dans des tissus préexistants généralement fortement structurés, et révèle d’autre part tant les positionnements des différents acteurs du champ patrimonial que les dialogues qui s’instaurent entre espace urbain et patrimoine. En outre, les nouveaux étalements urbains qui englobent des ouvrages détachés, autrefois construits à l’extérieur des enceintes, enrichissent les discours sur l’intégration du patrimoine militaire dans des zones périurbaines.
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