À l’aube de ses 37 ans, la seule école d’art en France réservée exclusivement à la discipline photographique emménage en juillet dans un bâtiment de 4 000 m² dessiné par l’architecte Marc Barani. Cette majestueuse structure en forme d’appareil photo double quasiment la surface de l’École nationale supérieure de la photographie, installée auparavant dans un hôtel particulier.

Une nouvelle ère pour l’école avec l’arrivée de Marta Gili qui vient d’en être désignée directrice

L’École nationale supérieure de la photographie est désormais pensée toute en transparence, et en ouverture vers le public. Ainsi, le premier étage, en rez-de-boulevard, s’adresse à tous avec son auditorium de 175 places, son fablab de 65 m² et les 450 m² de la Galerie d’exposition tout en verre destinée à accueillir les travaux des étudiants. Des cours de photographie pour tous seront proposés aux amateurs à l’étage intermédiaire, doté également d’une bibliothèque riche de 32 000 volumes. Plus de 500 m² sont aménagés en patios, jardins, amphithéâtre et galeries extérieures.

L’étage inférieur, en rez-de-jardin, concentre l’essentiel de l’apprentissage de la photographie avec des laboratoires couleur et noir et blanc, argentique et numérique, agencés comme un espace de partage et de découvertes. L’école est en effet l’un des derniers établissements – peur-être le dernier – à poursuivre la pratique des procédés anciens et à renforcer sa filière argentique. Cet étage abrite également l’ensemble des ateliers techniques et trois studios photo – l’un de dimensions exceptionnelles permettant d’accueillir un véhicule de grand gabarit.

Ce nouveau bâtiment accueillera chaque année :

  • au moins 75 étudiants en Master ;
  • plus de 10 doctorants engagés dans une recherche en photographie dans le cadre du Doctorat Pratique et théorie de la création artistique et littéraire – spécialités photographie, en partenariat avec l’AMU (Aix Marseille Université) ;
  • une vingtaine de jeunes artistes étrangers participant au programme de « résidence internationale de recherche et de création »propre à l’ENSP ;
  • plus de 300 professionnels de l’image au sein de la Formation Continue.

En juillet-août, trois expositions, rencontre et table ronde :

Trois expositions sont proposées dès l’inauguration du nouveau bâtiment, 30 avenue Victor Hugo – du 1er juillet au 25 août 2019

Modernité des passions : Un regard des étudiants de l'ENSP sur la photographie dans la collection d'Agnès b.
Pour l’exposition inaugurale de son nouveau bâtiment, l’ENSP a le plaisir d’accueillir la collection agnès b., dont le commissariat est assuré par 6 étudiants de l’École. C’est la première fois qu’agnès b. montre une sélection des photographies de sa collection aux côtés de travaux d’étudiants en cours de cursus.

La recherche de l’art #8

Pour cette huitième et dernière édition, les laboratoires de l’Inserm ont accueilli en résidence 4 diplômés de l'ENSP. Hélène Bellenger interroge la culture visuelle et les choix d’expression dans l’imagerie scientifique, Quentin Carrierre pose la question du rapport de la technique à l’humain, Diane Hymans montre des trajectoires de l’iconographie dans la science, Pauline Rousseau met en parallèle les mots et les maux du cœur.

Camerata Obscura (jusqu’au 26 août)

Une création photographique destinée à mettre en lumière un enregistrement du répertoire baroque : tel est le propos de Camerata Obscura, une nouvelle collection d’harmonia mundi. En faisant appel aux ressources de l’École nationale supérieure de la photographie, le label arlésien a fait confiance à quatre jeunes photographes qui se sont inspirés des musiques de Purcell, Vivaldi, Rebel, Mondonville et Tartini pour réinventer ses couvertures de disques. À la manière des interprètes qui se confrontent à leur partition, Anaïs Castaings, Claire Nicolas-Fioraso, Robin Plusquellec et Gwenaël Porte nous montrent à quel point la métaphore graphique est essentielle pour rendre proche et contemporain un héritage musical et sonore de plusieurs siècles.

Deux rendez-vous sont organisés par la Maison des Artistes et la CFDT au 30 avenue Victor Hugo le 5 juillet 2019 : une table ronde intitulée « Photographes : structuration et perspectives » et une rencontre de 14h30 à 16h évoquant la création, les contraintes et la réception européennes.

L’œuvre retenue au titre du 1 % artistique pour le nouveau bâtiment de l’ENSP

L’ENSP, établissement public sous-tutelle du ministère de la Culture, accueille une œuvre d’artiste-plasticien contemporain au titre du 1% artistique. En 2018, le projet porté par Raphaël Dallaporta (photographe) et Pierre Nouvel (scénographe) a été unanimement choisi par le jury. Pour le projet de l’ENSP, ils ont envisagé l’installation dans l’amphithéâtre extérieur d’une œuvre initiatique : une sorte d’astrolabe contemporain, qui permet d’observer le monde d’aujourd’hui en mouvement, avec la volonté particulière de rendre un subtil hommage par la lumière aux inventeurs de la photographie.

Par un savant jeu de réflexion des lettres du mot "Éblouir" installées sur le toit de l’ENSP, apparaîtra sur les marches de l’auditorium le mot "Oublier" à différentes heures du jour selon la course du soleil. En combinant une forte présence physique et une immatérialité, l’installation (qui n’exclut pas une petite pointe d’ironie) offrira un moment contemplatif avec le bâtiment.

École nationale supérieure de la photographie, 30 avenue Victor Hugo – 13200 Arles.