Le jeu est une activité fondamentale de la construction de l’enfant : en jouant, l’enfant comprend et s’approprie du monde qui l’entoure. La relation à l’institution muséale peut-elle être réinventée par le jeu ?
Jeudi 22 juin 2017 Basilique de Saint-Denis 9h30 - 16h00 | Jeudi 22 juin 2017 Musée en Herbe 17h00 - 18h15 |
Présentation
De nombreux établissements culturels se lancent depuis plusieurs années dans la conception d’outils d’aide à la visite ou d’offres de médiation qui intègrent des modalités ludiques. Ainsi est apparue dans les musées et les lieux patrimoniaux toute une offre qualifiée de « jeu », que cet atelier se propose de répertorier et de cartographier (sous quelles formes ? pour quels publics ? in situ ou hors-les-murs ?...).
À de rares exceptions près (le musée en herbe notamment), les professionnels de la médiation présents dans cet atelier dressent le constat de l’existence au sein de leurs établissements respectifs d’une forme de résistance au jeu : le jeu ne fait « pas sérieux ».
Dès lors, lorsque les institutions muséales et patrimoniales utilisent le jeu, c’est souvent sous la forme de « ruse pédagogique » : certains livrets-jeux n’ont en réalité de ludique que le nom. L’objectif de transmission de savoir se dissimule sous les atours du jeu, sans jamais se déprendre de son intention éducative. On parle de jeu alors qu’il s’agit d’activités souvent encadrées par des adultes, et toujours marquées par des intentions de transmission de contenu très formalisées.
C’est peut-être hors de l’institution qu’il faut aller chercher les ressources pour légitimer la place du jeu au musée, en se tournant tout d’abord vers les sciences de l’éducation, qui ont à la fois défini le jeu et en ont mesuré les enjeux.
Le jeu est une activité fondamentale de la construction de l’enfant : c’est en jouant que l’enfant comprend, s’approprie, rejoue le monde qui l’entoure. Le jeu ne constitue-t-il pas dès lors la modalité qui permet de réinventer la relation à l’institution muséale, notamment pour des publics très éloignés des pratiques culturelles légitimes ?
Ce parti pris posé, il s’agit également d’interroger et de qualifier les usages souvent empiriques que nous faisons du jeu. Cela appelle le regard de joueurs et de professionnels du jeu, qui seuls pourront nous permettre d’acquérir le vocabulaire, les codes, et la grammaire du jeu.
La création commune d’un jeu devrait nous permettre de concrétiser l’hybridation de nos pratiques professionnelles respectives, participant in fine à la reconnaissance de ce mode particulier de médiation.
Musées co-organisateurs de l’atelier
- Musée du Louvre
- CMN - Basilique Saint-Denis
- Musée en Herbe
- Institut du Monde Arabe
- Musée de la Musique
- Musée d'Arts de Nantes
Intervenants
- Nadège Haberbush (association les Enfants du jeu)
- Gilles Brougère (professeur en sciences de l'éducation à l'université Paris XIII)
- Emmanuelle Lallement (Département Politique des publics au ministère de la Culture)
- Sylvie Koch (Basilique de Saint-Denis)
- Elodie Roblain (Institut du Monde Arabe)
- Delphine de Bethmann et Sophie Valmorin (Musée de la Musique)
- Anne Brichet et Adeline Brossart (Musée en herbe)
- Cathy Losson et François Feger (Musée du Louvre)
- Christèle Nouviale (Musée de Nantes)