Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes, inauguration le 7 juin
Le Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes (Le MUS), aménagé dans le bâtiment de la gare de Suresnes-Longchamp, sera inauguré le 7 juin 2013. A l'occasion de son ouverture au public, deux journées portes ouvertes du MUS se dérouleront les 8 et 9 juin (entrée gratuite les 8 et 9 juin de 10h à 18h.) Le MUS présentera l’histoire de la ville, de son paysage urbain ainsi que son évolution sociale et économique. Il mettra en avant ce qu’a été l’urbanisme social des années 1920-1940, dont les meilleurs représentants sont le quartier de la Cité-jardins et l’école de plein air.
Le musée d’une ville et d’une époque. Conçu par la ville de Suresnes avec l'État, la Sous-direction des Musées de France du ministère de la Culture et de la Communication et la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France (DRAC), le projet du MUS s’articule autour d’une double vocation : partager l’histoire de la ville et de son patrimoine et présenter l’urbanisme social des années 1920 à 1940.
L’histoire de la ville et de son patrimoine. Du village viticole à la ville actuelle, en passant par l’industrialisation des berges de la Seine le projet urbain et social d’Henri Sellier, (maire de Suresnes de 1919 à 1941), sans oublier les fonctions spirituelle, militaire puis mémorielle du Mont-Valérien, le MUS retrace l’histoire de Suresnes, de son paysage urbain ainsi que son évolution sociale et économique en proposant des outils d’interprétation de son patrimoine architectural. Il permet de comprendre comment les activités humaines et l’évolution du territoire ont influencé la forme actuelle de la ville.
Présenter l’urbanisme social des années 1920 à 1940. Doté du label « Musée de France », le MUS met tout particulièrement en avant l’urbanisme social des années 1920 à 1940, et a vocation à transcender cette dimension locale en l’inscrivant dans l’histoire politique et sociale de l’entre-deux-guerres. Durant ces décennies tout un pan du paysage urbain, devenu si familier aujourd’hui sur les territoires autour de Paris, a été conçu, construit et structuré pour répondre aux enjeux de l’époque. Avec l’industrialisation des bords de Seine, il fallait répondre à la nécessité de construire des logements pour satisfaire les besoins de la classe ouvrière. L’oeuvre d’Henri Sellier, maire de Suresnes, pionnier du mouvement HLM (à l’époque HBM - habitat à bon marché -) et créateur des Cités- jardins d’Île-de-France, en constitue une illustration emblématique. « Ses réflexions sur l’urbanisme et ses réalisations qui intègrent la recherche de la mixité sociale, la création d’équipements publics ou l’éducation, posent les fondements de l’aménagement du territoire ou de ce que l’on nomme aujourd’hui le vivre-ensemble souligne Marie-Pierre Deguillaume, Conservateur du patrimoine et Directrice du MUS.
Un espace muséographique en deux parties
L’exposition permanente est installée sur deux niveaux dans l’enceinte de l’ancienne gare et balaie, en sept séquences, l’histoire de Suresnes en présentant des objets originaux et des documents iconographiques rares. Le parcours muséographique fait appel à tous les sens et s’appuie sur les technologies nouvelles pour proposer, à partir d’exemples concrets et de repères chronologiques, des présentations interactives de la transformation de la ville au fil des siècles. Dès l’entrée, les images des évolutions de la ville sont projetées sur une maquette topographique. Plus loin, une borne olfactive appuie l’évocation des activités de parfumerie, un film retrace l‘histoire urbaine, des bornes à écran tactiles naviguent dans les étapes d’aménagement des Cités-jardins, etc. Au rez-de-chaussée, ce sont des vitrines qui présentent le village viticole et la ville industrielle. Empruntant l’escalier monumental où il croise, suspendues en mobile géant, 50 portraits d’habitants emblématiques des mutations de la ville, le visiteur découvre un dispositif muséographique différent. Surplombées d’un chapeau en tissu qui resserre l’attention et abrite les dispositifs d’éclairage et de projections, quatre tables abordent la thématique centrale du MUS : le projet urbain et social conçu et mis en œuvre par Henri Sellier durant l’entre-deux-guerres dans le département de la Seine.
Les expositions temporaires. Dans l’extension du bâtiment historique un espace modulable de 220 m² accueille des expositions temporaires sur deux ou trois salles dont l’une de 170 m². Elles pourront approfondir des éléments des mutations urbaines de Suresnes mais aussi aborder des thématiques particulières en lien avec l’urbanisme social. Ces expositions temporaires puiseront dans les 70 000 objets et documents des collections du MUS ou recevront des prêts en provenance d’autres fonds. Élément central du projet scientifique, cette modularité permet de renouveler les contenus, de créer et d’accueillir des évènements et d’élargir la cible des visiteurs potentiels.
Un lieu d’animation et de recherche. Sur l’aile gauche de l’extension deux espaces permettent d’approfondir et d’animer l’offre du musée. Le MUS est ainsi également un centre de ressources documentaires. Doté d’un accès informatique à la base de données sur les collections, un premier espace de consultation d’ouvrages et de documents, accueille les étudiants, les chercheurs et les curieux soucieux d’approfondir leurs connaissances et souhaitant découvrir les oeuvres non exposées.
« L’atelier » du musée est tourné vers différents publics : jeune public, adultes, familles et seniors dans le cadre du temps scolaire ou des loisirs. Il verra la programmation de séminaires, d’ateliers pédagogiques ou de conférences. Le MUS a tout particulièrement vocation à s’adresser à un jeune public en proposant des activités éducatives qui contribuent à développer la connaissance de leur cadre de vie et leur participation à la vie de la cité.
Le temps des collectionneurs. Le Musée de Suresnes est l’héritier des collections de plusieurs érudits locaux. Celles réunies par un industriel, Narcisse Meunier, et un instituteur, Edgard Fournier, sont à l’origine de la création d’un premier musée en 1890. En 1926, un collectionneur, Xavier Granoux, et un directeur d’école, Octave Seron, rassemblent sur le stand d’une exposition communale les documents des vitrines municipales et des souvenirs conservés dans des familles suresnoises. Le succès de la manifestation incite le maire, Henri Sellier, à créer un musée municipal permanent géré par la Société historique et artistique de Suresnes qui conservera dès lors le patrimoine local historique et ethnographique de la ville (estampes, dessins, photographies, outils de vignerons et d'agriculteurs) témoignant ainsi de son évolution urbaine. En 1953 le musée est officiellement remis au maire de Suresnes par le président de la Société historique de Suresnes, René Sordes, qui le réorganise et lui donnera son nom. Auparavant entre 1951 et 1953, il est devenu musée contrôlé par le ministère de la Culture et de la communication. En 1978, le musée déménage dans une passerelle piétonnière avenue Charles de Gaulle. Le projet ambitionne alors de placer les Arts et traditions populaires au cœur de la rénovation urbaine en les rendant accessibles sur un lieu de passage. Mais la configuration des lieux ne permet ni un parcours muséographique dynamique ni un déploiement des collections. En 1998 le musée doit fermer. Un nouveau projet scientifique et culturel est validé par la Ville et le ministère de la Culture et de la Communication en 2003. Il prolonge l’histoire dont le MUS est l’héritier, en redéfinissant son récit, en complétant les collections et en harmonisant leur statut juridique.
Révéler les trésors cachés du MUS. Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, la politique d'acquisitions développe une spécificité sur l'urbanisme social de l'entre-deux-guerres. Une collection de 500 photos de la Cité-jardins est transmises par les descendants de l’architecte Alexandre Maistrasse et dans des écoles de la Cité-jardins ou dans l’École de plein air, on retrouve des éléments de mobilier caractéristiques des années vingt et trente. Ce fonds a été récemment complété par le don emblématique effectué par la famille d’Henri Sellier qui a remis des objets personnels ainsi que des correspondances et des documents de travail. Le MUS conserve ainsi aujourd’hui une importante documentation iconographique sur les principales réalisations architecturales de cette époque à laquelle viennent s'ajouter des témoignages oraux, des maquettes et des objets liés à la vie quotidienne. Des éléments du patrimoine industriel de Suresnes ont aussi été réunis.
La rénovation du musée et son financement
Le Musée bénéficie du label « Musée de France », obtenu grâce à l’intérêt de sa collection et à la qualité scientifique et professionnelle de sa conservation et de sa médiation. Il permet de bénéficier du soutien technique et financier de l’état. La ville de Suresnes participe à raison de 32,46 % du coût global de l’investissement, 8 337 751, (auquel s'ajoute l'acquisition, en 2004, de la Gare pour un coût de 544 073 €.)
- TVA récupérable : 1 034 229 €
- Subvention ministère de la Culture et de la Communication - DRAC-Île-de-France : 1 041 100 €
- Subvention Conseil Régional d’Ile-de-France : 914 694 €
- Subvention Conseil Général des Hauts-de-Seine : 341 011 €
- Fonds de concours de la Communauté d’Agglomération : 2 300 000 €
- Fonds propres de la commune : 2 706 717 €