LIEUTAGHI Pierre & MUSSET Danielle (dir.). Forcalquier: Atelier et éditions C'est-à-dire, 2015, 222 pages, ISBN 9-782918-235200.
De leur figuration obligée dans l'illustration médicale du Moyen Âge à leur disparition quand naissent les sciences naturelles, de la crainte qu'elles inspirent à l'herboriste antique jusqu'à leur conversion en maintes métaphores du langage courant (aux racines de…, des gens déracinés…), quasi-absentes dans les grands textes de la psychologie du XXe siècle: les racines seraient-elles retournées aujourd'hui à leur biotope naturel, l'invisible ?
On les suppose parfaitement désacralisées. Leur fonction biologique, sans cesse mieux comprise, semble avoir totalement occulté, sinon épuisé leur puissance symbolique. Pourtant, comme elles peuvent s'étendre sous la terre quand l'hiver a fait disparaître la plante qui s'y relie, les racines vont toujours profond dans nos pensées, le vécu du monde, le rêve des origines. Quelquefois elles rappellent aussi ce qui ne doit pas ressurgir…
Ce recueil des interventions au Séminaire d'ethnobotanique de Salagon 2014 en suit le parcours étonnant, rappelle à quel point nous sommes toujours habités par les signes de ces profondeurs où les plantes abandonnent le jour rassurant, où l'imaginaire risque parfois de s'égarer.
Avec les contributions de Sydney H. Aufrère, Élise Bain, Noël Barbe, Marine Bretln-Chabrol, Carole Brousse, Dominique Coll, Jean-Yves Durand, Valérie Feschet, Laurent Gali, Raphaële Garreta, Sophie Lemonnler, Charlotte Limonne, Pascal Lucclonl, Georges Métalllé, Jean-Michel Rietsch, Lucile Zwlngelsteln
Les séminaires d'ethnobotanique de Salagon sont, chaque année depuis 2001, le rendez-vous où des chercheurs et des acteurs de terrain s'intéressant aux rapports entre les hommes et les plantes partagent les résultats de leurs travaux. Les volumes d'actes, soutenus par le ministère de la Culture (département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique) – ici. ceux du séminaire de 2014 – leur donnent un cercle élargi de lecteurs.