Appuyée sur la richesse des connaissances des communautés d’artisans et la maîtrise d’une matière, le verre, et d’un élément, le feu, cette candidature binationale est portée par la France et l’Italie.
L’art de la perle de verre recouvre des connaissances spécifiques, des savoir-faire partagés, renvoie à des gestes et à l’usage d’outils artisanaux particuliers et inclut différentes étapes de fabrication et de mise en œuvre des perles. Le savoir-faire artisanal a, au fil des années, façonné l’identité culturelle des deux communautés, chacune avec ses choix propres.
Les savoirs techniques liés à la fabrication revêtent, à Venise, deux formes : d’une part, les perles a lume (au chalumeau), où l'opérateur fond au chalumeau des baguettes de verre en les enroulant sur un mandrin, pour obtenir, selon les techniques et outils utilisés, divers types de perles qui, ensuite, peuvent être gravées. D’autre part, les perles da canna, réalisées en sectionnant, adoucissant et polissant une canne creuse, composée de plusieurs couches de verre formant un dessin en coupe. Les savoirs techniques liés à la fabrication, en France, peuvent prendre trois formes : les perles en verre plein sont réalisées au chalumeau et, par rotation et par gravité, encore chaudes, prennent une forme ronde ; quant aux perles creuses, elles sont élaborées soit sur un mandrin, en montant deux disques parallèles et en les rejoignant, soit en soufflant dans une canne creuse. Les perles peuvent ensuite être diversement décorées. L’élaboration plus complexe des« murrines », commune aux deux pays, consiste à assembler autour d’un noyau des cannes de verre multicolores.
La mise en œuvre des perles réalisées comprend, à Venise, l'enfilage (avec la spécificité, pour les perles de rocaille, dites a semenza, de l’usage d’aiguilles très fines rassemblées en éventail), le tissage à pédale, la broderie de fleurs de perles avec du fil de métal et la fabrication de bijoux. En France sont privilégiés l’enfilage et la fabrication de bijoux.
Ces savoirs se fondent sur l’échange de connaissances, partagé entre les deux communautés, qui savent qu’elles s’inscrivent dans une tradition partagée, incarnée par l’usage conjoint de termes de métier, de techniques et d’outils.