Inclusion et engagement des publics sont au cœur des trois thématiques de réflexion de cette rencontre. Il s'agit de trois voies possibles pour développer la question du public acteur du patrimoine, au centre de l’action de médiation.
L’inclusion et l’engagement des publics apparaissent comme éléments fondamentales, caractérisant les recherches et les échanges de tous les ateliers-action du premier colloque VIE DES MUSÉES / TEMPS DES PUBLICS.
Un des axes principaux des ateliers a été celui de mettre le public au centre de l’action de médiation et de s’interroger sur les actions capables de favoriser une appropriation active du patrimoine.
Inclusion et engagement des publics sont donc au cœur des trois thématiques identifiées ci-dessous et qui se proposent comme trois voies possibles pour développer la question du public acteur du patrimoine.
1) INCLURE ET ENGAGER LE PUBLIC : ENTRE EXPÉRIENCES PERSONNELLES ET TRANSMISSION DE SAVOIR
Mettre l’accent sur l’expérience personnelle du visiteur et sur son engagement dans la relation à l’œuvre, l’objet ou le lieu.
Expérience sensorielle, expérience esthétique, expérience créative, expérience de mémoire… le spectateur se réapproprie du patrimoine en passant par ses propres références ou imagination personnelle est un aspect de plus en plus présent dans les conceptions de médiation. Ceci sans oublier un accompagnement mettant également en avant le contenu « savant » du patrimoine.
Susciter du désir et proposer une approche sensible des œuvres permet de rapprocher les différents types de public. Mettre l’accent sur la curiosité et le plaisir de l’expérience singulière de chacun est une manière de saisir le public et de le fidéliser.
La médiation, par ces nouveaux projets cherche à maintenir un équilibre entre différentes dichotomies :
- Entre ouverture et innovation d’une part et respect du sens et de l’histoire des objets, d’autre part.
- Entre divertissement et éveil d’un intérêt pour les contenus
- Entre valorisation de l’expérience personnelle et transmission du savoir
- Entre réponses aux différentes attentes et mise en avant du patrimoine
- Entre expérience manuelle/corporelle et approche intellectuelle
- Entre désirs du public et cadre institutionnel
- Entre liberté et pédagogie, imagination et encadrement
2) INCLURE ET ENGAGER LE PUBLIC : NOUVELLES NARRATIONS ? NOUVEAUX MÉDIAS ?
Surprendre le public, s’ouvrir à différentes possibilités de présentation du patrimoine et à la participation active des publics, sans oublier le sens des œuvres et des lieux.
Proposer les mêmes contenus sous des lumières ou des approches différentes en respectant la mission de transmission des savoirs et des patrimoines.
Proposer plusieurs types de médiations, prenant en compte des intelligences multiples, la diversité du territoire, les attentes des visiteurs, et les différentes interprétations possibles face aux mêmes contenus.
Les nouvelles propositions, les nouveaux médias ainsi que les médiations ludiques et corporelles travaillent sur des formes d’attention différentes. Ces différentes formes d’attention répondent à des discours/narrations différentes et aux différents outils utilisés pour les proposer.
Au sein de ces nouvelles propositions, des questionnements se posent pour savoir quels sont les outils réellement innovants et, entre autres, quelle est la place du numérique.
- Quelles différences d’usages caractérisent les possibilités ouvertes par les différents outils ?
- Quels type d’attention ou intelligence développons-nous quand la médiation passe par le corps ?
- Comment se développe l’attention quand on est face à l’œuvre et au dispositif numérique ? Et quand le dispositif et le contenu vont ensemble car il n’y a pas de collection ?
- Quels éléments retiennent l’attention des différents publics ? comment sont-ils restitués quand ces publics deviennent médiateurs ? Comment obtenir l’attention des différents publics ?
- Quel est le type d’attention qui se déclenche via les dispositifs ludiques ou « décalés » ? Qu’est-ce qu’on en retient ?
2) INCLURE ET ENGAGER LE PUBLIC : ENJEUX DE TERRITOIRE ET DE PARTENARIATS.
Le développement des projets de médiation, de valorisation et transmission du patrimoine ne peut se faire sans construire une relation étroite avec le territoire sur lequel l’institution est installée et avec le type de public qui caractérise ce territoire.
En effet, le type de public et la fréquentation du musée est indéniablement liée à son implantation géographique, à la démographie du lieu et/ou de la région concernés, à l’attraction touristique que ces derniers peuvent exercer ainsi qu’à la facilité d’accès au lieu pour un public local, national ou international.
La médiation, au moment de sa conception et de son développement, se doit de prendre en compte le public auquel elle s’adresse et cela en tenant compte particulièrement de son territoire ainsi que du type de public que ce dernier peut développer. Le développement des publics ainsi que la différenciation des actions de médiation s’appuient notamment sur la construction de partenariats entre les institutions et les différents acteurs territoriaux (écoles, associations, entreprises publiques ou privées, partenariats interministériels, … ).
La construction de ces partenariats s’avère notamment fondamentale quand on considère qu’elle ouvre la possibilité de dépasser la sphère du « public culturel » et d’intégrer le patrimoine dans la vie de tous les jours. L’objectif de ces approches sera alors, entre autres, d’activer ou de construire une relation directe entre publics et « patrimoines du quotidien » pour que les citoyens soient sensibilisés au caractère patrimonial de leur cadre de vie (architecture, monuments, musées, théâtres etc.).