Découvrez la vie et l'oeuvre de Camille Moreau-Nélaton

Camille Moreau-Nélaton (Paris, 1840 – Paris, 1897)

Fille aînée d’Auguste Nélaton (1807-1873), chirurgien personnel de l’empereur Napoléon III, Camille Nélaton épouse en 1858 Adolphe Moreau fils (1827-1882), conseiller d’Etat et collectionneur, notamment de faïences anciennes. Ils ont un fils, Etienne Moreau Nélaton (1859-1927), peintre, céramiste, collectionneur et historien d’art. Camille Moreau Nélaton est l’élève d’Auguste Bonheur, frère de Rosa Bonheur, et expose ses toiles au Salon.

Camille Moreau-Nélaton, Plat aux poissons, 1876, Limoges, Cité de la céramique

Comme en témoigne son fils dans la biographie qu’il lui consacre en 1899, elle commence à s’intéresser à la peinture sur faïence vers la fin des années 1860, séduite par le service Bracquemond-Rousseau, premier témoignage du courant du japonisme qui émerge alors, qui remporta un immense succès lors de sa présentation à l’Exposition universelle de Paris en 1867.
Fortement influencée par cet important service en faïence fine largement inspiré par les gravures d’Hokusaï, elle-même constitua d’ailleurs une importante collection de recueils d’estampes japonaises, comportant essentiellement des fleurs et des animaux, et dont elle fit son réservoir de motifs. Elle peignit dans le goût japonais des céramiques en faïence de Bourg-la-Reine puis de Dammouse à Sèvres.

Camille Moreau-Nélaton et Thédore Deck, Plat tondino à décor d'oiseau sur une branche, 1869, Cosne-Cours-sur-Loire, musée de la Loire

Ces créations remportèrent un immense succès à l’Exposition universelle de 1878, bien qu’elle soit considérée par l’auteur du rapport comme « une simple amateur », ce qui dit assez comment on considérait alors la production d’une femme issue de la bourgeoisie et n’ayant pas besoin de vivre de son art.
En 1869, elle rencontre le céramiste Théodore Deck, figure phare du renouveau faïencier de l’époque, avec lequel elle collabora ponctuellement. L’assiette du musée de la Loire témoigne de cette collaboration et de l’association de deux styles indépendants qui correspondent à l’éclectisme du goût du temps.

Plusieurs musées nationaux conservent des exemples de sa production notamment le Adrien Dubouché à Limoges.

Virginie Desrante