Le ministère de la Culture souhaite acquérir le Portrait de Zoé Victoire Talon de Baschi, comtesse du Cayla et ses enfants, Valentine et Pierre-Ugolin, sur la terrasse du château de Saint-Ouen (1824-1826), chef-d'oeuvre du baron Gérard, reconnu Trésor national du fait de son classement au titre des monuments historiques, et Œuvre reconnue d’intérêt patrimonial majeur sur décision du 22 février 2017 de la ministre de la Culture.

François Gérard, dit le Baron Gérard, Portrait de Zoé Victoire Talon de Baschi, comtesse du Cayla et ses enfants, Valentine et Pierre-Ugolin sur la terrasse du château de Saint-Ouen. Huile sur toile, cadre de bois doré de style Empire. 228 x 177 cm. 1824-1826

L'acquisition

Outre sa haute valeur artistique, ce tableau consacre l’achèvement de la commande royale voulue par Louis XVIII pour le château de Saint-Ouen (93), demeure mémorielle construite pour sa dernière « favorite ».

Une grande partie du mobilier historique de Zoé Victoire Talon, déjà acquises par l'Etat, est actuellement présentée dans le salon des officiers du château de Maisons-Laffitte (78), dans l’attente de sa réinstallation dans le château de Saint-Ouen en 2023, deux cents ans après son inauguration. Le Portrait de Zoé Victoire Talon de Baschi, comtesse du Cayla et ses enfants devrait y retrouver un autre chef-d’œuvre de Gérard, Louis XVIII dans son cabinet de travail aux Tuileries (1823).

Dans le cadre d'une convention entre le ministère de la Culture, la ville de Saint-Ouen et le Centre des monuments nationaux, le château de Saint-Ouen devrait en effet, dans les toutes prochaines années, retrouver ses collections d'origine et être ouvert au public.

Pour permettre l’entrée de ce tableau dans les collections nationales en janvier 2019, le ministère de la Culture souhaite faire appel au mécénat à hauteur d’un million d’euros. Financer cette acquisition serait une contribution importante à un projet qui vise à l'attractivité et au rayonnement culturel d'un territoire en plein développement.

Au-delà des réductions fiscales relatives à l’acquisition d’un Trésor national (pour les entreprises, 90% du montant du don, dans la limite de 50% de l'IS dû, et pour les particuliers, 66% du montant du don, dans la limite de 20% du revenu imposable), les mécènes bénéficieront de contreparties valorisantes.

Le tableau

Gérard, surnommé « peintre des rois et roi des peintres », a porté une attention particulière aux détails des vêtements des protagonistes : robe et rubans de soie, souliers de satin, « schall » négligemment tombé, foulard, bijoux, coiffure à rouleau « à la Hippolyte », béret… Les acces­soires décoratifs ne sont sans doute pas choisis par hasard en particulier le « vase étrusque », amphore à col à figures rouges, qui rappelle le « bouquet oriental » ou « sélam » offert à la comtesse le jour de l’inauguration du « pavillon de Saint-Ouen », le 2 mai 1823. Un « sélam » est un message d’amour transmis par les fleurs. Les fleurs représentées ici parlent toutes d’amour : tulipes (amour sincère), bleuets (pureté des sentiments), lilas blancs (innocence)...

Le Château

Dès 1819, un « pavillon » de plan carré, demeure néo-palladienne, est construite, sur les fonds privés du roi Louis XVIII, en bord de la Seine à Saint-Ouen. A compter de 1822, la comtesse du Cayla y séjourne pendant 30 ans.

Le pavillon, inauguré le 2 mai 1823, présente alors une collection de meubles, de peintures et d’objets d’art spécia­lement conçus pour le lieu. Pour cette commande particulière, Louis XVIII a fait appel aux artisans et aux artistes les plus convoités de son époque. Il a notamment sollicité Pierre-Antoine Bellangé, qui s’était déjà illustré dans la commande des meubles du salon bleu de la Maison Blanche à Washington. La demeure devait être à l’image de son occupante, à la fois moderne et raffinée.

Acquis par la Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston (aujourd’hui Alstom) au début du XXe siècle, le pavillon a vu l’industrialisation changer le paysage du territoire avoisinant. Ecole de musique de la ville, il termine le temps des métamorphoses pour s’offrir aujourd’hui la possibilité de retrouver sa splendeur d’origine. La demeure de la comtesse du Cayla sera facilement acces­sible par la ligne 14 du métro, prolongée jusqu’à Saint-Ouen dès 2019. La capitale sera reliée au centre de la ville en sept minutes. Le « pavillon de Saint-Ouen » deviendra l’un des plus proches châteaux à découvrir en sortant des limites historiques de Paris.

Contacts

Ministère de la culture

Mission du mécénat
Robert FOHR, chef de la mission
Tél.: 01 40 15 84 49
Courriel: robert.fohr@culture.gouv.fr

Direction générale des patrimoines
Guillaume DINKEL, responsable du mécénat
Tél.: 06 78 28 00 56
Courriel: guillaume.dinkel@culture.gouv.fr