Créé en 2010, le contrat territoire-lecture (CTL) est un outil associant l’État et une ou plusieurs collectivités territoriales autour de projets de développement de la lecture. La mise en œuvre de ce dispositif est régulièrement analysée par la direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) qui livre ici son troisième bilan triennal. Portant sur les 161 contrats actifs de 2015 à 2017, celui-ci atteste de l'ampleur prise par ce dispositif.

  • En 2019, 3,6 millions d'euros étaient consacrés aux CTL, contre 1,3 millions en 2015.

 

  • A la fin de l'année 2018, ce sont près de 170 contrats qui étaient actifs.

 

  • D'une durée moyenne de trois ans, les contrats sont, dans près de trois-quarts des cas, renouvelés par un nouveau contrat à leur terme.

 

  • Le coût annuel d'un contrat est en moyenne d'un peu plus de 40 000€ par an, avec une contribution de l’État supérieure à 18 500€.

Favoriser la mise en réseau des bibliothèques

52 % des contrats ont pour principal signataire un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), contre 36% lors de la période précédente. Cette évolution est liée à la recomposition de la carte territoriale, qui a favorisé l’émergence de nombreux réseaux intercommunaux de lecture publique, mais aussi à l’incitation des directions régionales des affaires culturelles (DRAC) à contractualiser en priorité avec les intercommunalités

La recherche d'une meilleure structuration des réseaux de lecture publique a également fait des départements des partenaires clés de l’État dans ce dispositif. 27 % des CTL ont pour principal signataire un département et dans 68 cas, la bibliothèque départementale est intervenue en appui d’un CTL dont le principal bénéficiaire est une ou plusieurs autre(s) collectivité(s), que le département soit ou non signataire du contrat.

Accompagner les territoires et les publics les plus fragiles

52 % des CTL évalués comportent dans leur périmètre un quartier prioritaire de la politique de la Ville (QPV). Ainsi l'objectif défini en 2016 de porter la part des CTL concernant un ou plusieurs quartiers à 20% est déjà largement dépassé.

Les publics "éloignés" ou "empêchés" sont particulièrement présents dans les CTL. Parmi les actions qui leur sont destinées, la thématique de la maîtrise de la langue et de la lutte contre l'illettrisme s'est affirmée dans la dernière génération de contrats.  L'action des bibliothèques auprès des publics jeunes est également un axe fort, que l'on retrouve dans les deux-tiers des contrats.

Vers des maisons de service public culturel

Adapté à la diversité des contextes, le cadre contractuel facilite également la mise en œuvre de partenariats entre équipements et acteurs. En témoignent l'importance et la diversité des partenariats formalisés avec des acteurs sociaux (50% des contrats) ou du champ éducatif (30% des contrats).

En faisant du partenariat le socle d'un projet de lecture publique, le CTL favorise un décloisonnement des bibliothèques, une ouverture sur leur environnements, cohérents avec leur évolution vers des "maisons de service public culturel de proximité" promue par Erik Orsenna et Noël Corbin dans leur rapport Voyage au pays des bibliothèques, Lire aujourd'hui, lire demain (février 2018).

 

* La cartographie 2018 des CTL s'appuie sur des données collectées auprès des territoires. Merci de nous signaler d'éventuelles données manquantes.

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Analyse des contrats Territoire-lecture (période 2015-2017)

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