Jérémy SINIGAGLIA
octobre 2013
12 p.

Comment les équipes artistiques de spectacle vivant déploient-elles leurs activités de création et de diffusion sur un territoire d’implantation ? Par quelles stratégies consolident-elles l’ancrage territorial ou favorisent-elles la mobilité, au sein et au-delà du territoire régional ?
 À partir de l’exploitation de données administratives et d’une enquête qualitative menée en Alsace et en Lorraine, l’étude distingue deux réseaux de diffusion qui structurent l’espace culturel régional : un réseau primaire qui regroupe les grandes salles privées et les salles labellisées par l’État, et un réseau secondaire où l’on retrouve des établissements soutenus par l’État et les collectivités territoriales et des salles privées de moindre envergure commerciale. En outre, un réseau qualifié de parallèle offre également des opportunités de diffusion aux artistes, à des conditions d’emploi et de rémunération satisfaisants : réseau scolaire et employeurs occasionnels du secteur privé, pour de l’animation musicale par exemple.
 Résidant majoritairement dans les métropoles régionales qui concentrent aussi équipements et employeurs culturels, les équipes artistiques de spectacle vivant déploient des logiques différenciées qui renforcent l’attachement ou la mobilité, subis ou choisis selon les cas. Alors que l’ancrage territorial des équipes artistiques est nécessaire pour solliciter l’obtention d’un financement auprès des collectivités territoriales et peut aussi être le signe d’un attachement positif, la mobilité au-delà du territoire d’implantation permet d’accéder au réseau primaire de diffusion, de diversifier les employeurs et d’élargir la notoriété.